Hauts-de-France, Somme (80)
Woignarue, Église Sainte-Marie-Madeleine
Édifice
L’édifice dépendait de l’abbaye de Saint Valery. La découverte d’objets gallo-romains à proximité témoigne de l’ancienneté d’occupation du site. L’église comporte deux parties distinctes qui correspondent à des campagnes de travaux nettement différenciées : le chœur de style flamboyant domine la nef plus basse qui a été tellement remaniée au XIX° siècle qu’elle a perdu tout caractère.
Un clocher en charpente, recouvert d’ardoises, domine la façade Ouest. Le chœur comporte des murs en pierre calcaire locale, régulièrement assisée, sur un soubassement constitué d’un damier en silex et grès. La base des murs a été consolidée par des massifs en maçonnerie.
Les voutes en croisée d’ogive sont en plâtre et rien ne permet de constater si des voûtes en pierre ont existées. Des contreforts en maçonnerie rythment chaque travée du chœur. De hautes fenêtres en arc brisé comportent un remplage en pierre qui porte les vitraux. Une petite porte en anse de panier, couronnée d’une moulure cintrée, permet d’accéder au chœur depuis le Sud. De nombreuses réparations en brique témoignent de la fragilité de la pierre locale. La façade Ouest est entièrement en brique et comporte un décor qui semble dater du début du XIX° siècle.
De graves désordres mettaient en cause la stabilité et la conservation de l’église : l’arc triomphal était affaissé et avait dû être soutenu par un étaiement complet. Les piliers latéraux de support de cet arc, construits en pierre de médiocre qualité et irrégulièrement sollicités, avaient éclaté. D’autres désordres affectaient les voûtes du chœur, dûs au mauvais état des charpentes qui poussaient les murs gouttereaux vers le vide.
Des fissures verticales qui semblent stabilisées grâce aux restaurations qui viennent d’être réalisées, affectent les murs du chœur.
Le mobilier se compose de boiseries du XIX° siècle qui habillent les murs du chœur, d’un ensemble de vitraux complet de la même époque, d’un confessionnal qu’il serait intéressant de conserver et de bancs comportant une originale rallonge.
Les travaux récents ont consisté à remplacer les pierres éclatées des piliers par des pierres de meilleure résistance, à restaurer le pignon séparant le chœur et la nef, à remailler et injecter les hauts des murs, à restaurer et consolider les charpentes et à refaire la couverture.
La Sauvegarde de l’Art a participé à ces travaux par un don de 30 000 euros.
L’état préoccupant des maçonneries du chœur incitera la commune à programmer des travaux futurs.
Jean-Louis Hannebert