Église paroissiale. L’étrange édifice roman à deux étages qui sert aujourd’hui d’église paroissiale, n’est pas un temple antique ou une crypte comme on l’a parfois supposé, mais une galilée, c’est-à-dire un porche monumental surmonté d’une tribune comme il s’en est conservé dans un certain nombre de grandes églises bénédictines, comme Tournus, Vézelay, Saint-Germain d’Auxerre, Déols enfin, dont Vouillon était le plus important prieuré. À Vouillon, malgré les mutilations dues à des incendies qui firent disparaître la grande église située à l’est de la galilée, les dispositions d’origine sont encore très reconnaissables. Ceci donne un très grand prix à ce rare témoin des usages liturgiques des moines bénédictins du xiie s. L’édifice, inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques, appelait des réparations urgentes. Grâce à une subvention de 30 000 F de la Sauvegarde de l’Art français versée en 1976 et 1977, cette restauration a pu être parfaitement menée à bien sous la direction de M. Pierre Lebouteux, architecte en chef des Monuments historiques, comme en témoigne l’excellente photographie prise à notre intention par M. René Pécherat, délégué départemental des Vieilles maisons françaises. La municipalité et les habitants ont fourni une contribution importante à ces travaux, prouvant tout l’intérêt qu’ils portaient au passé de leur village.
J. H.
Bibliographie. – Jean Hubert, Les galilées des églises monastiques de Déols et de Vouillon, dans Mélanges offerts à René Crozet. Poitiers, 1966, p. 843-849. Étude réimprimée dans Jean Hubert, Arts et vie sociale de la fin du monde antique au Moyen Âge, Études d’archéologie et d’histoire, Recueil offert à l’auteur par ses élèves et ses amis, Genève, 1977, p. 525-535.
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