Auvergne-Rhône-Alpes, Allier (03)
Vilhain (Le), Église Saint-Martin
Édifice
La paroisse du Vilhain appartenait à l’ancien diocèse de Bourges, sous le patronage de l’archevêque. L’église était primitivement dédiée à saint Pierre, puis elle passa sous le vocable de Saint-Martin en 1695. L’ancienneté de l’emplacement occupé par l’église est attestée par sa situation sur une motte fossoyée.
Ce monument remonte au début de l’époque gothique et se compose d’une nef de deux travées flanquée d’étroits bas-côtés, prolongés par un transept non saillant, et terminée à l’est par un chœur plus tardif à quatre pans. Il est intéressant de noter que dans ce modeste édifice, on peut observer le passage du style roman au style gothique : si la date de construction et les chapiteaux de la nef montrent bien des interventions de l’âge gothique, la volumétrie de l’ensemble est encore très romane, avec en particulier des voûtes en quart de cercle ou en berceau en plein cintre couvrant respectivement les bas-côtés et les croisillons. De multiples reprises, visibles dans la maçonnerie des croisillons du transept, permettent de supposer que ceux-ci appartenaient peut-être à un édifice plus ancien. Les chapiteaux sont décorés de crochets de feuillages et surmontés de tailloirs en cavet. Ceux-ci se prolongent en cordon sur les piles, de part et d’autre des grandes arcades, unifiant de manière peu habituelle le décor intérieur. Le clocher s’élève à la croisée du transept sur une base carrée. Mais l’élément décoré le plus spectaculaire de l’église du Vilhain est sans aucun doute le portail occidental, lui aussi significatif de la transition du roman au gothique : sous un large arc en plein cintre, trois voussures toriques retombent sur des chapiteaux à crochet surmontant de fines colonnettes. Le tympan, peut-être remanié, est festonné, une petite rosace s’inscrivant entre les festons.
La Sauvegarde de l’Art français a attribué en 2004 une aide de 7 000 € qui a permis de restaurer la maçonnerie des contreforts, la charpente, les couvertures en tuiles et de procéder au drainage.
Annie Regond