Vigneux-Hocquet, Église Saint-Martin

L’église Saint-Martin est un édifice de 42 m de longueur. Elle s’articule nettement en trois parties dans une silhouette caractéristique où le clocher à l’ouest et le chœur à l’est encadrent puissamment une nef moderne bien plus basse.

Le clocher-porche est fortifié comme il est fréquent en Thiérache. Sa construction soignée, en pierre de taille avec contreforts d’angle cruciformes, en garde comme témoignage les vestiges d’une bretèche au sommet du mur de front, et, à l’intérieur, l’existence d’une salle en étage qui pourrait remonter à la fin du Moyen Âge, au-dessus de la voûte en brique du niveau inférieur refaite au XVI^e siècle. On accède désormais à la salle haute par le plafond de la nef.

La nef moderne, qui se distingue par l’emploi accru de la brique en assises de réglage et sur le pourtour des baies, est à trois vaisseaux séparés par des colonnes d’ordre toscan qui la divisent en cinq travées.

Le chœur, en pierre de taille, compte une travée droite et une abside à cinq pans, le tout voûté d’ogives. Sur l’arc triomphal, l’inscription « Hérissart 1543 » précise sans doute la date d’achèvement de l’édifice et l’identité du maître d’ouvrage. Des contreforts, repris en briques, épaulent la construction éclairée dans les intervalles par des lancettes simples en arc brisé, à l’exception du pan axial où la baie élargie a été pourvue d’un remplage, vraisemblablement à l’époque moderne. Une tourelle d’escalier cylindrique s’élève à la jonction du chœur et de la nef au nord et permet de gagner la salle de refuge établie au-dessus des voûtes du chœur, défendue par des meurtrières, selon un parti répandu dans cette région constamment menacée par les pilleurs aux XVI^e et XVII^e siècles.

L’église de Vigneux-Hocquet conserve un mobilier de qualité qu’elle a recueilli en partie de la chartreuse disparue du Val-Saint-Pierre distante de quelques kilomètres. En proviennent les boiseries du chœur et l’orgue abrité dans le donjon. Il faut y ajouter une remarquable poutre de gloire du XVI^e siècle, classée.

La Sauvegarde de l’Art français a accordé en 2003 une subvention de 1 500 € pour la réfection de la toiture de l’église.

D. S.

Bibliographie :

 J.-P. Meuret, Les églises fortifiées de la Thiérache, Vervins, 1976, p. 136.