Saint-Floret, oratoire du pont, Vierge à l’enfant

Cette œuvre a été sélectionnée par les salariés de l’usine Michelin de Clermont-Ferrand (63) dans le cadre de la campagne Le Plus Grand Musée de France 2023. Elle va bénéficier d’un mécénat de 8 000 € offert par la Fondation d’Entreprise Michelin pour sa restauration.

La commune

Situé à 37 kilomètres au sud de Clermont, le village s’est développé au pied de son château. Saint-Floret se nommait Roche la Couze avant la Révolution, en raison du verrou rocheux formé par les deux éperons qui dominent la Couze Pavin, petite rivière qui traverse le village.

L’œuvre

Cette Vierge en Majesté, en bois polychrome (noyer), a été classée au titre des monuments historiques le 30 octobre 1914, à l’initiative d’Henry du Ranquet, alors Conservateur des Antiquités et Objets d’Art du Puy de Dôme. Une petite logette à reliques a été ménagée au niveau du dos. Cette statue-reliquaire, devait probablement être exposée dans le lieu de culte de la paroisse. Cette Vierge en Majesté du XIIIe siècle, typique de l’époque romane en Auvergne, représente la Vierge Marie assise sur un siège, portant l’Enfant Jésus sur ses genoux. La sculpture en bois polychrome témoigne de l’évolution du culte marial et présente des caractéristiques stylistiques plus naturelles et moins figées que les modèles antérieurs. La Vierge arbore une robe rouge et un manteau vert, tandis que l’Enfant bénit de la main droite et tient le livre des Évangiles de la main gauche. Malgré son caractère hiératique, la statue dégage une certaine féminité et douceur. Encore dotée de fragments de sa polychromie originelle, cette œuvre d’art exceptionnelle illustre l’évolution des représentations de la Vierge et de l’Enfant dans l’art religieux de l’époque romane en Auvergne.

Une intervention nécessaire

Une étude approfondie de l’état sanitaire de cette œuvre remarquable semblerait intéressante et nécessaire. Des interventions de conservation sont à envisager afin de stabiliser et de consolider l’ensemble (fentes très nombreuses, fragilisations et effritements), d’enrayer le processus de dégradation de la polychromie, de rétablir une bonne lisibilité d’ensemble et la cohérence de certains assemblages (éléments cloués grossièrement). L’infestation des insectes xylophages pourrait être active, un traitement serait dans ce cas nécessaire. L’environnement de l’œuvre, son lieu d’exposition, ne sont pas les plus favorables pour sa bonne conservation.