Saint-Abraham, Vierge à l’Enfant

Cette œuvre est la lauréate du concours Plus Grand Musée de France mené en Bretagne de septembre 2021 à mars 2022 par Allianz France et la Sauvegarde de l’Art Français. Elle va bénéficier d’un mécénat de 8 000 euros offert par Allianz France pour sa restauration.

Saint-Abraham est un petit village du nord-ouest de la France situé en Bretagne dans le Morbihan. La commune mène actuellement une étude préalable à la restauration de son église avec le concours d’une architecte du patrimoine. L’église Saint-Etienne possède en outre un ensemble de retables de la fin du XVIIe siècle de belle facture, ainsi que plusieurs pièces d’orfèvrerie d’ancien régime.

L’église Saint-Etienne

L’église, qui a été restaurée en 1981-1982, remonte au XIVe siècle. Elle a subi ses premières rénovations en 1636, comme l’indique la date portée sur la charpente. Le chœur est du XVIIIe siècle et le clocher, du XIXe siècle. L’édifice, en forme de croix latine irrégulière, est éclairé par des fenêtres à meneaux flamboyants. Le clocher, à base carrée, est surmonté d’une longue flèche couverte d’ardoise. On trouve dans cette église pas moins de trois retables, construits entre le XVe et le XIXe siècle. La porte à claveaux rayonnants et arc brisé figure parmi les vestiges d’origine, épargnés par les remaniements.

L’œuvre

A la fin des guerres entre le Royaume de France et le Duché de Bretagne, le mariage d’Anne de Bretagne avec Charles VIII, puis Louis XI marque le début d’une phase de prospérité, durant laquelle de nombreux nobles vont faire édifier, modifier et décorer des édifices religieux, sous leurs prééminences et patronages. Cette pièce en chêne polychrome est réalisée à cette période. François le Houx, membre de la haute noblesse bretonne est très probablement à l’origine de la commande de la Vierge à l’enfant et des trois autres statues présentes dans l’église. Cette statue possède des beaux orfrois sculptés avec finesse sur les vêtements. Les mains de la Vierge sont fines et anatomiquement justes, ce qui atteste d’une réalisation maîtrisée

La restauration

Repeinte à diverses reprises, cette statue revêt désormais une polychromie épaisse et de mauvaise facture qui masque des détails comme la fine chevelure, les détails des vêtements et autres décors sous-jacents. Afin de déterminer un niveau de dégagement éventuel de ces couches, une analyse stratigraphique serait menée préalablement. La commune est consciente de la qualité de son patrimoine, un mécénat serait très important et essentiel, afin de permettre d’engager un programme pluriannuel de restauration de ce riche patrimoine mobilier.