Auvergne-Rhône-Alpes, Ain (01)
Vescours, Église Notre-Dame
Édifice
EGLISE Notre-Dame de l’Assomption. L’église de Vescours fut donnée au XIe s. au chapitre Saint-Vincent de Mâcon pour la dotation du canonicat d’Oddon, fils de Gausmar et d’Aremburge.
La description la plus ancienne que l’on possède de cet édifice, est celle de la visite épiscopale du 6 septembre 1656 : « L’église est dédiée à l’Assomption Notre Dame. Son sancta sanctorum voulté, mais la voulte entrouverte, le chœur aussy voulté, mais la partie où est le clocher, avec deux cloches, au dessus, est tout escaillée et décarelée. Le St Sacrement est tenu dans un tabernacle enfoncé dans la muraille à costé de l’évangile […].Legrand autel est sacré […]. La nef est bien couverte, mais est décarelée et point lambrissée. Dans icelle, du costé de l’évangile, est une chappelle, dicte Michau, sans patron ny fondation et entièrement déserte. De l’autre costé est un autel dict Bourdon où n’y a pareillement ny fondation ny patron, tout nud et on n’y faict aucun service. Lad. église a esté consacrée et est presque toutte remplie de coffres .. »
A l’époque gothique, on avait construit une chapelle sur le flanc nord de la nef et aménagé un autel à l’entrée du chœur, à droite de l’arc triomphal. Cette chapelle avait été fondée par la famille Michaud, sous le triple vocable de Saint-Étienne, Saint-Michel et Sainte-Marie-Madeleine. Elle est citée pour la première fois en 1596, mais elle devait remonter au moins au début du siècle.
Sous la Révolution, le clocher fut détruit en grande partie puis restauré très sommairement. En 1823, on refit le plafond lambrissé de la nef ; en 1850, on reconstruisit la sacristie, et en 1884-1885, on édifia un nouveau clocher en façade, entraînant du même coup la disparition de l’auvent qui précédait le portail. À cette même date on construisit une chapelle au sud, en face de la chapelle gothique, par souci de symétrie (Prévost, architecte à Saint-Julien-sur- Reyssouze).
L’église est précédée de deux gros tilleuls ou « Sully’ On y entre par un clocher-porche construit en façade, de style néo-gothique, coiffé d’une flèche octogonale à égout retroussé de plan carré. La nef, la travée de chœur et l’abside en cul-de-four sont d’implantation romane, mais elles ont perdu au cours des siècles leur aspect d’origine. La travée de chœur, accompagnée de deux arcs en berceaux transversaux, au nord et au sud, est voûtée sur une croisée d’ogives dont la clef est ornée d’une croix de Malte. L’abside est éclairée par trois fenêtres comme dans la plupart des petites églises romanes de la Bresse, mais la fenêtre sud, trilobée, provient sans doute d’une autre partie de l’édifice et aurait été placée là vers 1855. Le ciel de la voûte est orné d’une sculpture figurant la colombe du Saint-Esprit. La chapelle nord, gothique, est voûtée sur croisée d’ogives ; sa clef est ornée d’un ange tenant un phylactère, et les branches reposent sur des culots sculptés. Cette chapelle a vue sur le maître-autel par un hagioscope. La chapelle sud est de style néo-gothique (1885).
Le maître-autel, en marbre rose, galbé, porte la date de 1776 et les initiales D.C.B. Le bénitier à godrons est daté de 1829. La chaire passe pour provenir du temple protestant de Reyssouze fermé au XVII< s. après la révocation de l’Édit de Nantes. Une statuette de la Vierge, en terre cuite, orne le tympan de la façade.
Pour la réhabilitation de l’église, maçonnerie des façades, drainage, travaux de charpente et de couverture, la Sauvegarde de l’Art français a accordé 10 671 € en 2000.
P.C.