Grand Est, Aube (10)
Verrières, Chapelle Saint-Aventin
Édifice
Selon la tradition, cette chapelle aurait été élevée au XIIe s. à l’emplacement de l’ermitage de saint Aventin, disciple de saint Loup de Troyes, mort vers 537, dont elle possédait autrefois les reliques. Une petite statue du XIIIe s. représentant le saint en compagnie d’un ours y est encore conservée. L’édifice est composé d’un chœur et d’une nef rectangulaires de chacun deux travées, séparés par un arc triomphal. Il est plafonné sur toute sa longueur, mais les traces d’une voûte de bois en berceau brisé subsistent au-dessus de la nef. Celle-ci est légèrement surélevée par rapport au sanctuaire ; elle est surmontée d’un petit clocher de charpente couvert d’ardoise et précédée d’un porche. Le chœur, contrebuté par de puissants contreforts, est encore celui de la chapelle romane primitive, mais ses ouvertures ont été modifiées au XVIe s. L’église possède encore quatre verrières anciennes qui peuvent fournir des indications sur la chronologie des remaniements survenus depuis l’époque romane. Toutes expriment une dévotion particulière à la Vierge ; deux peuvent être datées-, par leur style, des premières années du XVIe s., mais ont été remontées dans des fenêtres pour lesquelles elles n’avaient pas été conçues ; les deux autres, exécutées vers le milieu du siècle, semblent en place. L’ une d’entre elles porte la date de 1557, qui pourrait donc être vo1S1ne de celle de la réfection de la nef. Outre celle de saint Aventin, la chapelle possède plusieurs statues du XVIe s. La charpente du clocher étant en mauvais état, la Sauvegarde de l’Art Français a versé en 1994 une subvention de 35 000 F pour sa consolidation. L’année suivante, le plafond de la nef a été supprimé pour rétablir l’ancienne voûte en berceau brisé. Deux travées ont été restau rées en torchis, selon les techniques anciennes, les deux autres en plâtre projeté sur ossature métallique. Pour ces travaux, la Sauvegarde a versé une nouvelle aide de 40 000 F.
G.-M. L.