Centre-Val de Loire, Indre-et-Loire (37)
Verneuil-sur-Indre, Église Saint-Bauld
Édifice
L’église paroissiale de Verneuil est placée sous le vocable de saint Bauld. Il s’agit d’un évêque de Tours du milieu du VIe s. qui avait été auparavant référendaire du roi Clotaire, personnage violent et sanguinaire qui n’hésita pas à poignarder ses neveux pour s’emparer des biens de son frère et fit s’enfuir son épouse Radegonde. Devenu maître de Tours et de Poitiers, il était de bonne politique d’installer à Tours un évêque qui lui fût fidèle.
Lors des travaux de reconstruction de la basilique Saint-Martin, au début du XIe s., entreprise par le trésorier Hervé de Buzançais, de nombreux tombeaux furent retrouvés et déplacés. Le trésorier Sulpice d’Amboise fit transporter dans ses terres de Verneuil le sarcophage qui contenait les restes de l’évêque Baldus et institua auprès un collège de sept chanoines (1023-1026). Le culte de saint Baud apparaît seulement à partir de cette époque. Dès 1086, les reliques furent transférées dans la collégiale Notre-Dame de Loches.
L’édifice, à première vue un peu hétéroclite, se compose d’une nef de plan rectangulaire en pierre de taille bien appareillée du XIIe s., éclairée par des fenêtres hautes en plein cintre et couverte d’une charpente du XVe siècle ; à la suite, le chœur se compose successivement d’une travée droite plus étroite, voûtée en berceau, d’une travée voûtée sur croisée d’ogives du XIIIe s, dessinant une sorte de transept, et de l’abside encadrée de deux absidioles ; celle du sud a été transformée au XVe s. en chapelle seigneuriale. Deux arcades permettent la communication entre le chœur principal et les chapelles latérales. Le chœur, pourvu de contreforts plats, est du XIIe siècle. Son étage supérieur, celui du beffroi des cloches et la flèche ont été reconstruits au XIXe siècle.
Un porche a été bâti au XVIIIe s. sur le côté nord de la nef, pour lui donner accès ; il s’ouvre sur un grand arc en plein cintre entre deux passages identiques plus modestes. Une porte ancienne sur le pignon ouest a été condamnée.
On notera, dans le mobilier, un confessionnal en chêne daté de 1781. Deux autels consacrés à la Vierge et saint Joseph marquent l’entrée du chœur depuis la nef et ont des retables pourvus de doubles pilastres et fronton circulaires du XVIIIe siècle. Dans la chapelle seigneuriale, des plaques de marbre rappellent le souvenir des propriétaires du château voisin reconstruit somptueusement au XVIIIe s. par les Chaspoux.
Philippe Chapu
Bibliographie :
J.-X. Carré de Busserolle, Dictionnaire géographique, historique et biographique d’Indre-et-Loire, t. VI, Tours, 1884 (Mémoires de la Société archéologique de Touraine, t. 32), p. 287-392.
- Ranjard, La Touraine archéologique, Tours, 1958, p. 615-616.
G.-M. Oury, « La découverte des reliques de saint Bauld : la naissance de deux paroisses et d’un monastère canonial. Quelques aspects de la vie religieuse », Bulletin de la Société archéologique de Touraine, t. 38, 1976, p. 187-196.
G.-M. Oury, Les saints de Touraine, Tours, 1985, p. 187-196.