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église Saint-Hippolyte, Verjon (01), sauvegarde de l'Art Français

Chapelle seigneuriale de l’église Saint-Hippolyte. L’ager Vircionisest mentionné dans le cartulaire de Saint-Vincent de Mâcon en 928-936, mais cette église dépendait du prieuré clunisien de Gigny.

L’église actuelle est peut-être d’implantation romane, mais l’abside fut reconstruite en 1578, et la nef a été transformée en 1830-1840 avec la construction d’une voûte en plâtre, assez plate, cachant une charpente ancienne peut-être apparente à l’origine, et d’une nouvelle façade avec clocher-porche. Ápartir de l’époque gothique, étaient venues s’ajouter des chapelles latérales qui subsistent encore : en entrant à gauche (nord), la chapelle Notre-Dame-de-Pitié fut construite vers 1650 par Claude Poncet, maréchal, ; elle est couverte d’une voûte d’arêtes. Vient ensuite la chapelle Saint-Claude, fondée par Henri Berrot, prêtre, qui la fit construire un peu avant 1540 ; elle est voûtée sur croisée d’ogives avec arcs formerets ; on y voit la pierre tombale du fondateur avec son inscription en lettres gothiques : « Cy git messire Henry Berrot pbre fondateur de ceste chapelle lequel trespassa le VI de mars 1541 ». Près du chœur, la chapelle des seigneurs de La Verjonnière, sous le vocable de Sainte-Barbe, appelée aussi « Chapelle de Cornod », est voûtée aussi sur croisée d’ogives et éclairée, à l’est, par une belle fenêtre gothique à remplage (début du XVIesiècle ?).

Sur le côté sud de l’abside, qu’elle double, s’ouvre la chapelle des seigneurs de Verjon, dite « de Châteauvieux », placée sous le vocable de Sainte-Catherine. Ápeu près contemporaine de la façade de l’église Notre-Dame de Bourg, cette chapelle est un des rares témoins du style Renaissance dans l’Ain. Elle est malheureusement privée, comme ailleurs, d’une partie de ses éléments décoratifs. Le principe de la croisée d’ogives est une survivance gothique, mais les nervures sont d’une section tout à fait originale où toute courbe est bannie. La clef, très travaillée, montre le blason de Philibert de Châteauvieux, accompagné de tous ses accessoires héraldiques (tenants, supports, casque, lambrequins) ; le tout entouré d’une guirlande de feuillages typiques de l’art de la Renaissance, telle que l’on en voit par exemple sur les vitraux de Brou. Les nervures sont supportées par des culs-de-lampe où l’on peut lire les initiales « P.M. », de Philibert de Châteauvieux et de Marie de Chalant, son épouse. Tous deux étaient morts en 1547. Cette chapelle serait donc de quelques années antérieure à cette date (vers 1542). Les fenêtres sont aussi caractéristiques de cette époque avec leurs remplages en plein-cintre, ressemblant à certaines baies de Notre-Dame de Bourg. Une autre, semblable, percée dans le mur oriental de l’abside, porte la date 1578, ce qui signifierait que l’abside a été reconstruite sur le modèle de la chapelle. Cette fenêtre était pourvue de beaux vitraux, remarqués par tous les visiteurs depuis le XVIIes., mais qui ont disparu. Dans le mur sud de la chapelle, un enfeu hors œuvre abritait autrefois les statues en marbre blanc de Philibert et de Marie, exécutées entre 1547 et 1560 par le sculpteur Neffle. En 1613, l’archevêque de Lyon trouva cette chapelle « fort richement bastie ». La chapelle primitive Sainte-Catherine, fondée par Aimon de Châteauvieux, était antérieure à 1430.

Parmi le mobilier, citons plusieurs toiles du XVIIes., en particulier celui des Âmes du Purgatoire. On signalera le triptyque sur bois de Benoît Alhoste (1657), dans la chapelle de Châteauvieux, représentant la Pietà avec Saint Nicolas de Tolentin, La Vierge remettant sa ceinture à saint Thaurin, le donateur Joachim de Coligny présenté par saint Claude, et la donatrice Jeanne de Talaru de Chalmazel présentée par sainte Jeanne ; sur les volets extérieurs : saint Éloiet saint Maurice. Quant à la très belle et grande Vierge en pierre de l’école bourguignonne, elle fut peut-être donnée par Aimon de Châteauvieux à l’église de Verjon au XVesiècle. Enfin, la plaque commémorative de François Piquet, missionnaire au Canada, rappelle ses liens d’origine avec Verjon.

Pour restaurer les maçonneries des parties sud et est, et consolider le voûtement, la couverture et la charpente de l’enfeu, la Sauvegarde de l’Art français a accordé, en 2007, une aide de 8 000 €.

 

Paul Cattin

 

Bibliographie :

 

Arch. dép. Ain : G 289 (1540).

Arch. Dép. Savoie : SA 224, n° 1 (1560).

  1. P. Cattin, « le Triptyque de saint Taurin et saint Nicolas de Tolentin », Ain sacré : trésors peints sur bois, Bourg, 1999, p. 66-67.

 

 

 

Le projet en images

église Saint-Hippolyte, Verjon (01), sauvegarde de l'Art Français

Dominique Robert

église Saint-Hippolyte, Verjon (01), sauvegarde de l'Art Français

Dominique Robert

église Saint-Hippolyte, Verjon (01), sauvegarde de l'Art Français

Dominique Robert

église Saint-Hippolyte, Verjon (01), sauvegarde de l'Art Français

Dominique Robert

église Saint-Hippolyte, Verjon (01), sauvegarde de l'Art Français

Dominique Robert