Auvergne-Rhône-Alpes, Drôme (26)
Valaurie, Église Saint-Martin-de-Tours
Édifice
A mi-pente d’une colline dont le sommet est occupé par le village de Valaurie, l’église Saint-Martin-de-Tours est un bel exemple de l’architecture romane du Tricastin. Son abside, semi-circulaire à l’intérieur et pentagonale à l’extérieur, s’inspire des chevets de la cathédrale de Saint-Paul-Trois-Châteaux et de l’église Saint-Restitut. Quatre pilastres plats, reposant sur une banquette circulaire légère ment débordante, viennent s’appuyer aux angles de chaque plan. Ils supportent une corniche moulurée par des modillons. La nef unique de trois travées est bâtie, comme le chevet, dans un bel appareil de pierres calcaires. La construction doit remonter à la fin du XIIe s. A l’ intérieur , des piles engagées soutiennent les arcs doubleaux d’une voûte en berceau qui a été refaite au XVIIe s. ; sur un des doubleaux est gravée la date de 1673. Les murs gouttereaux sont soulagés par des arcs de décharge. Les chapelles accolées au côté nord ont été ajoutées aux XVIe et XVIIe s. Le clocher-porche est une construction du XVIe s. également, comme peut-être la dernière travée de la nef. Le tracé du clocher-mur primitif est visible sur la façade. Un beau retable, provenant probablement de la cathédrale de Saint-Paul-Trois-Châteaux, un bénitier et une pierre gravée sont classés Monuments historiques. Mais la stabilité de ce bel ensemble donne de vives inquiétudes. Les raisons en sont anciennes et viennent du sous-sol marneux qui ne devient de bonne qualité qu’à 2,50 m de profondeur. Or, les fondations du mur sud et de l’abside ne descendent qu’à 1,20 m ou 1,50 m de profondeur. De plus, le site de Valaurie est affecté régulièrement de secousses sismiques, déjà signalées en 1604 et 1646. Actuellement, l’église est fermée pour raison de sécurité. Cependant, grâce à l’action entreprise par une association de sauvegarde, l’A.S.P.S.E.V., une étude géotechnique et une étude topographique établie par M. Alain Tillier, architecte en chef des Monuments historiques, ont été déposées. La commune a assuré l’étaiement provisoire. La deuxième phase des travaux concerne la mise hors d’eau. La toiture doit être entièrement reprise. Les maçonneries ont besoin d’être consolidées. La Sauvegarde de l’Art Français a accordé une aide de 50 000 F en 1994.
E. C.