Nouvelle-Aquitaine, Vienne (86)
Usseau, Église Saint-Hilaire
Édifice
L’église paroissiale d’Usseau, dédiée à saint Hilaire, est un bel édifice roman dont l’implantation est à mettre en relation avec la motte castrale médiévale, La Motte d’Usseau, qui domine le village. Cependant elle a subi quelques transformations au XIXe s., en 1872, lorsque la nef a été voûtée. Quelques années plus tard, en 1882, une tempête fragilisait considérablement le clocher.
Construite en tuffeau tendre de la région, l’église attire l’attention par la qualité de son appareil, malheureusement très endommagé et rongé par les intempéries. Édifice de plan rectangulaire, à chevet plat, sans bas-côté, l’église se compose d’une nef de trois travées, d’une travée droite de chœur et d’un chœur à chevet plat de plan carré. Un puissant clocher s’élève au-dessus de la travée droite du chœur. De plan carré, il comprend à sa base une série de doubles arcatures aveugles dont les arcs retombent sur des chapiteaux à feuillages. Au-dessus, au niveau du beffroi, le registre supérieur est percé sur chacune de ses faces de deux ouvertures à arc cintré. D’élégantes moulurations soulignent cette composition soignée; on notera, entre autres, les vestiges de colonnes d’angles à double registre. Cependant la corniche à modillons date des travaux du XIXe s., quand le péril a contraint à déposer la haute flèche en pierres, de forme conique. Enfin le rythme élégant des ouvertures qui ornent le côté sud de l’édifice est aussi mis en valeur par la présence de moulurations.
La nef de trois travées est voûtée sur croisées d’ogives. La campagne de restauration entreprise entre 1869 et 1872, comme en témoignent les plans et élévations dressés à cette époque, visa en effet à remplacer la voûte en berceau de la nef par des voûtes sur croisées d’ogives et à revêtir l’ensemble des murs intérieurs d’un décor de faux appareil. En même temps, la construction de colonnes engagées dans la travée droite du chœur permit d’élever de grandes arcades et de dégager les maçonneries existantes afin de couvrir ce plan carré d’une coupole sur trompes.
Pour la restauration du clocher, tant au niveau de la charpente que de la maçonnerie ou de la couverture, la Sauvegarde de l’Art français a versé une subvention de 24 000 € en 2003.
É. G.-C.