Bourgogne-Franche-Comté, Saône-et-Loire (71)
Uchizy, Chapelle Saint-Humi
Édifice
La chapelle, isolée au sud du village, est placée sous le vocable de saint Humi, ou encore saint Imetier, nom local de saint Hymetière, ermite, puis moine bénédictin au VIe s. qui fonda l’abbaye éponyme dans le Jura.
Donnée par Charles le Chauve au chapitre de la cathédrale Saint-Vincent de Mâcon en 861, qui en resta propriétaire jusqu’à la Révolution, la chapelle est vendue comme Bien National à la famille Bourlier dont les membres s’y firent inhumer. Leurs descendants la cédèrent à la commune en 1996.
La chapelle est citée dès 761 dans le cartulaire du chapitre de Saint Vincent, à propos du chemin de pèlerinage qui menait de Cluny à Saint-Claude.
Le lundi de Pâques, les sourds et les malentendants, venaient y chercher la guérison de leur maux. On rapporte que saint Hymetière protégeait aussi les forgerons, écartait la foudre et dégourdissait les enfants « attardés ».
Aucun document ne permet de dater la construction de cet édifice. Les seuls indices sont constitués par un autel en pierre, à table chanfreinée, de la fin de l’époque médiévale ou du début du XVIe s. et la forme des baies, de l’époque classique…
La chapelle, orientée, est construite sur un plan rectangulaire. Les murs latéraux, en moellons calcaires, sont épaulés par trois contreforts. L’ensemble est abrité par un toit à deux versants en tuiles plates et égouts en laves limités par des pignons découverts, dont le rampant est protégé par le même matériau.
Dans le pignon ouest, percé d’une porte à linteau horizontal et deux baies, on aperçoit les traces d’une arcade murée et des laves prises dans la maçonnerie, qui témoignent d’une nef et de sa toiture, disparues. Ce que confirment des murs bahuts édifiés dans le prolongement des murs gouttereaux, formant un enclos. L’intérieur, éclairé par deux baies en plein cintre a été décoré au début du XIXe s. de peintures murales en faux appareil de pierre pour le soubassement et de panneaux peint naïvement en faux marbre pour la partie supérieure. Une piscine liturgique subsiste côté sud. La démolition du plafond a fait apparaitre la charpente dont les entraits consistent en troncs d’arbres équarris sommairement.
Le mobilier est composé d’un autel en pierre, habillé par un coffrage en bois, dont l’antependium est remplacé par une table en pierre gravée d’inscriptions relatives à la famille des anciens propriétaires, entourée d’un cadre sculpté de feuilles de lauriers enrubannés. Sur l’autel, un retable, attesté par l’inventaire révolutionnaire effectué en 1795, est composé d’un tableau représentant saint Hymetière mitré et tenant une crosse, pris dans une travée de pilastres cannelés, rudentés de feuilles enroulées, dont les chapiteaux et la corniche ont disparu. Deux bancs d’œuvre, du XVIIIe s. complètent le mobilier.
En 2016, la Sauvegarde de l’Art français a contribué à hauteur de 3 000 € à la reprise de la couverture de l’église.
Bernard Sonnet
Bibliographie :
Notice de l’association « La Musardine » pour le projet de restauration de la chapelle
D. Grivot « La légende dorée d’Autun » Lyon, Lescuyer, 1974