Bourgogne-Franche-Comté, Côte-d’Or (21)
Turcey, Chapelle Saint-Hubert-de-la Rochotte
Édifice
La chapelle Saint-Hubert est située dans le hameau de la Rochotte qui domine le village de Turcey et la vallée de l’Oze, dans un lieu dédié à saint Hubert.
Elle fut érigée au XVIe s., afin d’éviter aux habitants du hameau de descendre dans le village pour assister aux offices dans l’église paroissiale.
En 1853, « la charpente et les murs menaçant de tomber sous peu »[1], le conseil municipal charge le sieur Matruchot, tailleur de pierre, d’en effectuer la reconstruction et lance une souscription pour la payer. Celle-ci se révélant insuffisante, une demande de secours est adressée à l’impératrice Eugénie, qui ne répondra jamais. Aussi, faute de moyens financiers pour entreprendre des travaux, le toit en laves s’effondre en 1855, entraînant la ruine d’une partie de l’édifice. Une nouvelle souscription est alors lancée et, grâce à une aide allouée par le préfet, les travaux de reconstruction du mur-pignon et de couverture furent entrepris et réceptionnés en 1856.
Cent cinquante ans après, les mêmes désordres se reproduisent. Le toit menaçant de s’effondrer, la chapelle doit être fermée. Une collecte de fonds et des manifestations sont organisées pour recueillir les moyens nécessaires aux travaux.
L’église est construite en moellons de pierres calcaires et couverte par un toit en laves (pierres plates extraites des plateaux calcaires de la région), supporté par une charpente apparente – qui fut sans doute lambrissée en berceau à l’origine. Un contrefort a été élevé du côté nord et du côté sud, à la hauteur du mur séparant nef et chœur.
La chapelle est bâtie sur plan rectangulaire, divisé en deux parties inégales, la plus grande formant nef, à laquelle on accède par une porte à linteau et piédroits à moulures concaves. La nef est séparée du chœur par un mur diaphragme en plein cintre. L’ensemble est éclairé par un oculus percé au-dessus de la porte d’entrée et par deux baies en plein cintre de chaque côté de l’autel.
Le chœur comporte un autel dont le tabernacle à ailerons en volutes, en bois doré, date du XVIIe s. et un retable en stuc polychrome – œuvre probable de la famille Marca, d’origine italienne, qui a travaillé dans la région au milieu du XVIIIe siècle.
Le culte de saint Hubert dans cette chapelle explique la présence d’une statue du saint placée sur un reliquaire et d’un bâton de procession qui lui est également dédié. L’église possède également un Christ en Croix du XVIIe s., une coupe en étain datant de la première moitié du XVIIIe s., œuvre de l’artiste dijonnais Jean-Baptiste Jérôme Guiot et une cloche fondue en 1673 (cl. MH 1943).
Pour participer à la restauration de la charpente et de la couverture, la Sauvegarde de l’Art français a donné 12 000 € en 2012.
Bernard Sonnet
[1] Arch. dép. Côte-d’Or, 2O 648/11 ; Inventaire général du patrimoine culturel, Conseil régional de Bourgogne – Service Patrimoine et Inventaire. Notices : Brigitte Fromaget, 2010. Notice fournie par la commune.