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Église Saint-Pierre-et-Saint-Paul. La commune, située sur l’un des chemins de Saint-Jacques de Compostelle, possède deux églises, Saint-Georges, classée parmi les Monuments historiques, et la petite église Saint-Pierre-et-Saint-Paul, fermée au public depuis une dizaine d’années. Cet édifice s’inscrit dans la grande vague d’agrandissements et de reconstructions des églises auboises du XIIes., au début de la Renaissance.

La modeste nef romane se compose de quatre travées séparées par des arcades en plein cintre avec un double rangs de claveaux appareillés reposant sur de grosses piles. Du bas-côté nord, détruit pour vétusté au XIXes., il ne reste que les grandes arcades et les piles englobées dans la maçonnerie qui ferme l’église de ce côté-là. Elle était éclairée par des petites baies en plein cintre placées en partie haute des murs de la nef dont il subsiste des exemples dans les trois premières travées. Cette disposition laisse à penser que la couverture des bas-côtés était plus basse qu’aujourd’hui, permettant à la lumière de pénétrer dans la nef. On retrouve ce parti dans de nombreuses églises romanes de l’Aube, entre autres à Droupt-Sainte-Marie, Moussey ou Montiéramey.

Le chantier de la nouvelle église s’ouvre dans les premières années du XVIes. et vise à la reconstruction totale de l’édifice, mais il ne sera pas mené jusqu’à son terme.

La première campagne concerne la construction d’une vaste abside à 5 pans, voûtée d’ogives qui retombent par pénétration dans de grosses piles et sur les murs, par l’intermédiaire de fines colonnettes. Ces travaux ont impliqué la transformation de la travée de la nef qui jouxte le chœur. L’arcade romane, conservée en partie pour servir d’arc-boutant aux voûtes du chœur, est transformée en deux demi-arcs en plein cintre, largement ouverts sur le chœur, qui retombent par pénétration dans trois grosses piles rondes, une centrale et deux latérales.

Cette abside est éclairée par de hautes fenêtres à réseaux de pierre flamboyants qui ont conservé une partie de leurs verrières du début du XVIe s., préservées grâce à leur dépose en 1939. La baie d’axe, classée Monument historique en 1913, est dédiée à la Passion du Christ, les baies nord représentent la vie de la Vierge et l’Arbre de Jessé, que l’on peut rapprocher de ceux des églises de la Madeleine de Troyes et des Noës. Au sud, on voit le martyre de saint Sébastien, la vision de saint Hubert, saint Roch, la légende de saint Éloi, et les vestiges d’un vitrail dédié à saint Pierre, dont il ne reste qu’une scène montrant le saint bénissant un enfant. Certaines bordures et motifs décoratifs datent du XIXesiècle.

Dans un second temps, les bas-côtés sont allongés et reliés à la nouvelle abside. Puis, vers la fin du XVIes., l’édifice est complété par un transept non saillant inachevé, comme le montrent les pierres en attente. Si, aujourd’hui, le bras nord du transept semble saillir, il le doit à la démolition du bas-côté.

Á la fin du XVIes., ou au début du suivant, un clocher en charpente est placé à l’intersection du chœur et de la nef. C’est sans doute à cette époque qu’a été réalisée la voûte lambrissée de la nef et des bas-côtés. Au XIXes., ces voûtes ont été masquées par un plafond comme le montre l’inscription « fait par moi Mauvignant Hyppolyte, 1837 ».

Endommagées par le temps et la tempête de 1999, la couverture de la nef et les plafonds sont en très mauvais état. Le projet de restauration concerne la voûte lambrissée, la couverture et l’assainissement intérieur. Par ailleurs, la commune a le projet d’exposer dans l’église la production et les moules de la fabrique d’objets religieux la « Sainterie » de Vendreuve-sur-Barse, sans toutefois renoncer au culte.

Pour aider la commune à réaliser ce projet, la Sauvegarde de l’Art français lui a attribué, en 2007, la somme de 8 000 €.

 

Jannie Mayer

 

Bibliographie :

 

  1. Arbois de Jubainville, Répertoire archéologique du département de l’Aube, Paris 1861, p. 30.
  2. Roserot, Dictionnaire historique de la Champagne méridionale(Aube), des origines à 1790, t. III, Langres, 1942, p. 1516-1517.
  3. Beau, Essai sur l’architecture religieuse de la Champagne méridionale auboise hors Troyes, Troyes, 1991.

Corpus Vitrearum, Les vitraux de Champagne-Ardenne,CNRS, Paris, 1992, p. 212.

 

Le projet en images