Trie-la-Ville, Église Notre-Dame de l’Assomption

Eglise Notre-Dame de l’Assomption. La commune de Trie-la-Ville fut créée en 1835. Jusqu’à cette date la communauté relevait de Trie­Châceau. Si les seigneurs du lieu possédaient le droit de présentation à la cure, au moins depuis le XIIIe s., les grosses dîmes étaient perçues par l’abbaye voisine de Saint-Germer qui les avaient reçues du seigneur Dreux de Chaumont dans le premier quart du XIIe.

Il s’agit d’un vaisseau unique de 17,50 m, donnant sur un chœur d’une travée, plus étroit, terminé par une abside hémicirculaire.

La nef étaie primitivement éclairée par d’étroites baies en plein cintre dont il subsiste une trace sur le mur nord qu’épaulent encore les contreforts primitifs peu saillants. Le tracé des fenêtres a été modifié à l’époque moderne : un chronogramme gravé sur l’un des contreforts permet de dater cette modification de 1671.

Le lambris caréné sur entraits à poinçons qui couvre la nef a remplacé le simple plancher antérieur.

Le chœur en hémicycle est caractérisé par un appareillage plus soigné : tout particulièrement sur la travée droite le voûtement d’ogives, quadripartite, avec un profil très décoratif des arcs à tore médian encadré par des lignes de bâtons  brisés,  et sur l’abside  les quatre nervures moulurées d’un tore épais, modénature que l’on retrouve sur le rouleau inférieur de l’arc triomphal. Les chapiteaux placés sous les retombées des arcs sont  ornés de larges feuilles  lisses, recourbées en volutes aux extrémités. L’ensemble ne contredit pas une datation du second quart  du  XIIe s. et compte parmi les plus précoces exemples de chœur voûté dans la région.

Une chapelle de deux travées dédiée à saint Prix, évêque de Clermont, dont l’église possédait des  reliques, a été ajoutée vers  1538  au sud du chœur et de l’extrémité de la nef, sur  lesquels  elle ouvre largement. La date de 1538 figure sur un cul-de-lampe à l’angle sud-ouest de la chapelle. Un haut clocher surmonte la première travée. Achevé en 1553, date gravée au sommet de la tourelle d’escalier, il compte trois étages, dont le dernier fait office de beffroi : il est coiffé en bâtière. La dédicace de la chapelle fut célébrée le 6 août 1585 par Jean Lesley, évêque de Ross en Écosse, auxiliaire de l’archevêque de Rouen.

Les contreforts extérieurs du chœur ont été renforcés ultérieurement, sans doute dès la fin du XVIe s., comme le laisse supposer un conflit entre la fabrique et l’abbaye de Saint-Germer au sujet du « chancel » qui menaçait ruine. Malgré leur forte saillie, ils sont apparemment insuffisants pour épauler efficacement l’abside qui nécessite des travaux de consolidation. Pour les mener à bien, la Sauvegarde de l’Art Français a accordé une subvention de 130 000 F en 1997.

D. S.