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La chapelle du cimetière de Toutencourt a été fondée en 1648 par l’évêque d’Amiens, Mgr Lefebvre Caumartin, peut-être en action de grâces au terme de la guerre de Trente Ans dont souffrit particulièrement la région, et notamment Toutencourt, détruit en septembre 1635 par les mercenaires croates du comte de Frezin.

Dédiée à la Vierge, la chapelle fut, jusque dans les années 1920, la destination d’une procession annuelle le 15 août, jour de la fête de l’Assomption.

L’édifice, de plan rectangulaire, est modeste, mais de construction soignée. Au-dessus de plusieurs assises de grès qui évitent, conformément à un usage très répandu dans la région, les remontées d’humidité, les murs s’élèvent en assises régulières de craie. La toiture d’ardoises a remplacé, au début du XXe s., le toit de chaume antérieur qui était plus pentu.

L’accès à l’intérieur se fait à l’ouest par une porte en plein cintre dont l’huisserie porte la date de 1823. Les flancs nord et sud sont percés, aux deux tiers de leur longueur, d’une baie en plein cintre. Une autre baie, de même tracé, ajoure le pignon oriental. Ces trois fenêtres permettent d’éclairer l’autel de la chapelle, conservé dans ses dispositions d’origine : adossé au mur de chevet, mis en valeur par la dépression que crée, au centre, une niche en arc brisé qui coiffe la seule baie du mur, l’autel conserve sa dalle chanfreinée au-dessus d’un coffre maçonné, haut de trois assises.

Des traces de décor peint subsistent : le mur latéral nord et le chevet conservent des vestiges de tons vert et rouge ; un personnage peint orne le montant gauche de la niche placée au-dessus de l’autel.  l’extérieur, une petite niche quadrangulaire, ménagée dans le mur nord de la chapelle, devait abriter une statue.

 

Grâce à l’action de l’association « Toutencourt Mémoire et Culture », la chapelle a été remise en état. Aux quelques noms de villageois gravés depuis le XVIIe s. dans la pierre de la chapelle, sont venus s’ajouter, inscrits sur une grande dalle de marbre, mise en place en 2004, les patronymes fournis par les registres paroissiaux et d’état-civil de ceux qui, depuis le XVIIe s., sont inhumés dans le cimetière alentour.

En 2004, la Sauvegarde de l’Art français a accordé une aide de 2 000 € pour une restauration générale de l’édifice (maçonnerie, toiture, drainage).

Dany Sandron

 

Le projet en images