Occitanie, Hérault (34)
Tour-Sur-Orb La, Église Saint-Cyr-et-Sainte-Julie
Édifice
L’église – située dans le hameau de Saint-Xist – est placée sous le vocable de saint-Cyr et sainte Julie. Le hameau de SaintXist, autrefois inclus dans la commune de Boussagues, relève aujourd’hui de la commune de La Tour-sur-Orb depuis le décret du 14 janvier 1884. Ce monument est mentionné pour la première fois en 1135 comme une dépendance de l’abbaye de Villemagne ; les moines y auraient été établis afin de prélever les impôts dans la haute vallée de l’Orb. Documentée en 1236, 1271, 1322, 1364 dans des actes de ventes, reconnaissance de fief ou rôles de décimes, l’église de Saint-Cyr et Sainte-Julie était alors une paroisse desservie par deux annexes aujourd’hui disparues. L’ensemble architectural de cet ancien prieuré est assez composite et résulte de plusieurs campagnes de construction . Orientée à l’est, cette église se caractérise par une nef unique et un chevet plat. À la jonction de la travée de la nef et du chœur, s’ouvrent deux chapelles latérales qui confèrent au monument un plan irrégulier en croix latine. L’une de ces deux chapelles, au sud, est à deux travées de voûtes sur croisées d’ogives ; celle du nord est à une seule travée. La modénature concave de ces arcs ogifs, dont le profil s’amincit au-dessus des supports, situe ces adjonctions au XVe s. ou au début du XVIe s. Une troisième chapelle du XVIIIe s. s’ouvre sur la deuxième travée de la nef, également au nord. Le vaisseau de la nef est couvert d’une voûte en berceau brisé, renforcée par trois arcs doubleaux plats. Le portail occidental est un arc brisé dont la modénature se prolonge sur les piédroits, interrompue par des chapiteaux figurant de simples bagues décoratives. Le profil de l’arc est souligné par une archivolte dans sa partie supérieure faisant office de larmier et limitée à ses deux extrémités par deux culots. Ces différents éléments architectoniques permettent de dater ce monument de la deuxième moitié du XIIIe s., sinon du XIVe. Le sanctuaire est flanqué au nord d’un solide clocher carré du XIIe s., seul vestige de l’église romane primitive. Cette grosse tour à trois étages et couverte d’une toiture de lauzes à pavillon se superpose à l’une des chapelles nord construite en sous-œuvre au XVe s., créant ainsi des désordres architecturaux. Contre la façade méridionale de l’église se développe un cloître formé d’une galerie à l’étage sur des arceaux murés. De proportions modestes, cette cour intérieure est limitée à l’est et au sud par la sacristie et l’ancien presbytère. Cet édifice, dans sa totalité, a été inscrit à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques le 27 décembre 1979. Pour les travaux de confortation et de restauration du clocher, la Sauvegarde de l’Art Français a accordé en 1992 une aide de 80 000 F.
J.-F. D.