Normandie, Calvados (14)
Torteval-Quesnay, Église Notre-Dame de l’Assomption
Édifice
Torteval est cité en 1077 dans la charte de confirmation d’Henri Il, roi d’Angleterre, comme relevant de l’abbaye Saint-Étienne de Caen. L’église Notre-Dame de l’Assomption de Torteval, entourée d’un cimetière avec un if séculaire, caractéristique des cimetières normands et anglais, a été construite du XIIe au XIVe siècle. Elle est implantée à proximité immédiate du château de la Baronnie (XVe s.) dont la porterie avec tourelles est inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques. Le chemin qui mène de la Baronnie à l’église emprunte l’ancienne chaussée de l’étang du Blanc-Vivier dont il ne subsiste que de beaux vestiges, mais qui, originellement, passait pour l’un des plus étendus de Basse Normandie.
L’église est dominée par une tour carrée, sans doute construite du XIIIe au XIVe s. ; cette tour, placée à l’extrémité occidentale de la nef, est coiffée d’une toiture en bâtière à double égout et flanquée de solides contreforts. L’édifice possède une nef romane qui a conservé au nord et partiellement au sud de remarquables fenêtres étroites en forme de meurtrières. Le sommet de ces ouvertures est constitué d’une seule pierre dans laquelle on a tracé un cintre et des claveaux, au moyen de sillons en creux qui devaient être teintés en rouge, système de décoration répandu dans la contrée.
De chaque côté, nord et sud, de la nef et du chœur (en partie reconstruit), demeurent une cinquantaine de modillons : faces humaines déformées, animaux, motifs géométriques, blasons très effacés.
L’intérieur de l’église comporte un retable datant de la fin de l’époque classique, un antependium et un tabernacle peints par Élie Jean (inscrits à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques), une belle poutre de gloire.
Plusieurs autres objets sont inscrits à l’Inventaire supplémentaire : fonts baptismaux du XVIIIe s., Vierge à l’Enfant du XVIIe, statue en pierre d’un évêque, probablement saint Blaise (l’eau d’une source voisine passe pour guérir les maux de gorge), XVIIe siècle.
À la fin de 1996, en raison du danger (chutes de pierres, mouvements anormaux du beffroi et de la tour) l’église a été interdite au public et l’usage des cloches prohibé.
Pour la première tranche de travaux (façade ouest, toiture du clocher et portail), la Sauvegarde de l’Art Français a accordé en 1997 une aide de 75 000 F. Pour la seconde tranche de travaux portant sur le beffroi, les façades nord, sud et est de la tour, la Sauvegarde de l’Art Français a accordé en 1998 une aide de 150 000 F.
J.-C. G.