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Eglise Notre-Dame. Petite  ville située  à 5,5 km  au sud  de Bonnétable  et à 22 km au nord du Mans. Le toponyme  apparaît  dès le  XIème s.  dans le  cartulaire de Marmoutier dont dépendait alors le prieuré de Torcé (ecclesia de Torciaco, 1080) et dans le cartulaire  de  Saint-Vincent. Il apparaît  ensuite dans  le  cartulaire de Vivoin, le prieuré de  Torcé ayant  été  réuni au  prieuré  de Vivoin  en 1241. L’église  servait également  à  la paroisse.  Un  pèlerinage important  à  la Vierge est ici attesté depuis la fin du XIVème s. et dès le XVIème s. des paroisses entières viennent y prier.  Le   pèlerinage se  développe  aux XVIIème  et  XVIIIème s. et reprend au siècle suivant. Deux dates étaient particulièrement célébrées :  la Visitation, le 2 juillet, appelée ici fête de la Juillette,  et la Nativité de la Vierge, le 8 septembre, dite l’Angevine. Parallèlement au  développement du pèlerinage l’église fut agrandie. On ajouta au XIVème s. à l’église « romane » la tour qui abritait les cloches. Au XVIème s., l’édifice fut considérablement transformé : la nef fut flanquée de deux bas-côtés  et  sur l’emplacement  de l’ancien chœur furent construites deux travées  de  chœur et une abside   à  cinq  pans. Deux chapelles furent également construites  au  nord  et au sud  de  la première travée de chœur, formant ainsi  un  faux transept. Au  XVIIème s.,  fut ajoutée au  sud de la deuxième travée de chœur une  chapelle.  Elle fut  prolongée  au siècle  suivant, à l’est, par une nouvelle sacristie. De  puissants  contreforts à ressaies  épaulent  l’abside. Chacune des travées du bas-côté sud est couverte d’une charpente et d’une  toiture  perpendiculaires  à l’axe de la nef principale, disposition qui, de l’extérieur, fait  supposer  l’existence d’amant de chapelles latérales. On entre dans l’édifice sous  la  tour  à trois étages qui  parce le clocher  en charpente.  La  chambre au  dernier étage du clocher est éclairée par une fenêtre à meneau datant de la fin du XVème ou du XVIème siècle. Le clocher est accosté au nord et au sud de deux corps de bâtiments couverts de raies à deux  pans,  le  bâtiment  sud étant  légèrement plus  important que celui du nord,  et sa  toiture  étant plus élevée Des  fenêtres  éclairent le premier étage qui forme tribune à l’intérieur. Au rez-de-chaussée ils ouvrent sur l’extérieur par deux  portes  symétriques du  XVIème  s., donc  l’encadrement orthogonal est souligné par une forte mouluration et un cordon en larmier. Quatre puissants contreforts épaulent le clocher. Au-dessus de la porte  d’entrée a été placée une statue de la Vierge en terre cuite. A l’intérieur, la nef de cinq  travées est séparée des bas-côtés par cinq piles rondes reposant sur une  base  octogonale. Au sud,  le bas-côté  est  éclairé par  quatre  fenêtres en  arc  brisé dont  trois sont divisées par  un meneau à moulures prismatiques. Il  existait encore à la  fin  du siècle dernier des fragments de vitraux anciens dans ces fenêtres. La nef est couverte d’une voûte en briques hourdée au plâtre, elle remplace le  lambris de  chêne que l’abbé Tournesac supprima  en  1850. Les  deux  bas-côtés ont conservé le leur. Les ouvertures qui éclairent le bas-côté nord ne sont pas antérieures au XVIIème siècle. Le chœur de deux travées et l’abside à cinq pans sont couvertes  d’une voûte à liernes et tiercerons du XVIème siècle. La fenêtre qui  éclaire au  nord la deuxième travée de chœur est divisée par deux meneaux en trois compartiments. C’est là qu’a été placé en 1855  le remarquable  vitrail de la Crucifixion.  Il est parfaitement daté, ce qui est relativement  exceptionnel  en dehors  de Paris, par un marché de 1520 : offert par Charles de Coesmes, seigneur de  Lucé et de Bonnétable, il a été exécuté par le peintre  verrier  Jean Mauclerc,  du Mans. La verrière actuelle regroupe des éléments appartenant à au moins deux grandes compositions, une Assomption et une Crucifixion ; il a fait l’objet d’un nettoyage et d’une remise en plomb récemment. Plusieurs autres baies du chœur possèdent encore des fragments de vitraux du XVIème s. dont une représentation de saint Louis. Deux retables de bois à colonnes torses de 1638 ont été placés dans les chapelles qui cantonnent la première travée de chœur. Dans l’autel du chœur est conservée une partie du retable de la Dormition de  la Vierge, bas-relief en pierre daté de 1531. Une Vierge à l’Enfant en pierre, du XVIème s., a été  placée  au droit du  pilier  qui sépare  le  chœur de la  nef du  côté de l’Épître. La Sauvegarde de l’Art Français a accordé en 1995 une subvention de 38 000 F pour la restauration de la baie nord du chevet dans laquelle est présenté le vitrail de Jean Mauclerc.

F. B.

 

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