Thomer-la-Sôgne, Église Saint-Barthélemy

L’église de la Sogne, dédiée à saint Barthélemy, a été reconstruite au XVI^e s. et régulièrement réparée, notamment en 1868. Le 20 juin 1873, un incendie causé par la foudre détruit le clocher. En décembre 1873, l’architecte Cissey donne un projet de construction d’une tour en maçonnerie en remplacement de la flèche de l’église. La tempête du 26 décembre 1999 a renversé la flèche, dont la reconstruction a été achevée en 2003, la couverture de la nef endommagée par la chute ayant préalablement été refaite en petites tuiles plates.

L’église est un édifice de plan rectangulaire, à chevet plat, situé dans son enclos paroissial. Elle est composée du chœur, de la nef et d’un seul bas-côté au nord, couverts d’une toiture unique en petites tuiles, ce qui donne à l’édifice un aspect dissymétrique. Elle est précédée d’un clocher-porche, surmonté d’une flèche, couverts d’ardoises.

Les maçonneries de l’église sont homogènes, elles ont malencontreusement fait l’objet de reprises en ciment en différents endroits. En moellons de silex noyés dans du mortier, ces maçonneries présentent quelques traces d’opus spicatum au mur sud de la nef, le faîte de l’élévation y étant sommé de corbeaux de pierre moulurés en quart de rond sur lesquels repose la sablière haute ; les angles de la construction sont en pierre de taille calcaire en harpes. Les murs de la nef sont épaulés d’importants contreforts de brique et pierre ; les trois contreforts, à double glacis, du gouttereau sud semblent plus anciens que ceux, à simple glacis, du gouttereau nord.

Le chevet aveugle, conforté par des tirants métalliques, a été percé d’un oculus moderne éclairant le chœur. Le bas-côté est éclairé par de simples lancettes, réparties à chaque extrémité et au mur nord. Des lancettes semblables éclairent le chœur et la nef. Deux grandes baies flamboyantes à moulures prismatiques complètent les percements de la nef.

Le vaisseau principal est couvert d’une charpente lambrissée en merrains, soutenue par une structure de poteaux de bois, avec jambettes et aisseliers, sablières moulurées, le tout portant traces de polychromie. La poutre de gloire très ornée et des éléments de litres funéraires complètent le décor intérieur de l’église.

Le clocher-porche est une construction en damier de brique et silex, à pignon découvert et contreforts d’angles, dans lesquels la brique est mise en œuvre selon un parti décoratif affirmé. L’élévation est à deux niveaux délimités par un bandeau de pierre et les percements à encadrement de brique sont en arc brisé, avec lancettes au dessus du linteau de la porte d’entrée. Une flèche octogonale très élancée, dont la toiture est dotée d’abats-sons, couronne cette imposante tour-porche couverte d’un toit à deux pentes en ardoise. De part et d’autre de cet ouvrage, apparaissent quelques éléments de la façade occidentale.

Pour une restauration du clocher, la Sauvegarde de l’Art français a accordé une subvention de 22 000 € en 2003.

É. W.

Bibliographie

Baudot (M.), « Les églises des cantons de Breteuil et de Damville », Nouvelles de l’Eure, n° 22, hiver 1964-1965.