Hauts-de-France, Nord (59)
Thiennes, église Saint-Pierre
Édifice
L’église Saint-Pierre de Thiennes présente un style gothique flamand : il s’agit d’une hallekerke à trois nefs importantes, construite en 1550.
Le plan de l’église de Thiennes reprend le schéma de l’église en croix latine à laquelle deux chapelles latérales et de même hauteur furent ajoutées de part et d’autre du chœur axial. Les chapelles latérales et le chœur sont donc type hallekerke et forment trois vaisseaux d’égale hauteur séparées par une double colonnade supportant des voûtes en bois.
Une chapelle flanque le choeur nord. La nef se développe sur trois travées scandées à l’extérieur par des contreforts. La tour est disposée à l’Ouest et est hors d’œuvre. Construite sur un plan carré, contrebutée de contreforts, elle s’élève sur deux niveaux et supporte une flèche. Elle est flanquée au sud par une tourelle hexagonale. La nef se distingue du reste de l’édifice par la partie supérieure de ses parements reconstruite en 1878 en briques.
La nef est divisée par deux files de supports. L’espace intérieur du chevet subit une partition en trois vaisseaux grâce aux des colonnes avec chapiteau supportant des arcades à arc en tiers point à la modénature très travaillés. Les supports sont hétérogènes mais se répondent par travée.
Le vaisseau principal est clos par un chœur formé d’une travée droite et un chevet plat fréquent en Flandre. Aucun des chœurs ne se démarque par une plus grande longueur. Le plan et la division interne sont très réguliers. La chapelle latérale nord était placée dans la continuité d’un vaisseau qui a été supprimé et dont il subsiste simplement la trace de l’arc magistral à l’extérieur. Les deux chapelles latérales présentent une abside à chevet plat. Une sacristie flanque la chapelle sud à l’est : on y accède directement depuis le pan Est du chevet. Elle s’étend au-delà du chœur principal et ses murs englobent le contrefort du chœur.
La configuration antérieure devait comporter une nef flanquée d’un collatéral de même hauteur au nord construit au cours du XVe siècle. En 1877, les toitures et les murs extérieurs de Thiennes nécessitaient une restauration. La commune fit appel à Macaigne, conducteur des pont et chaussées pour dresser le devis.
L’église était formée d’une tour hors d’oeuvre qui s’ouvrait sur une nef de trois travées éclairées par des baies en arc surbaissé. Le chevet était organisé autour des trois absides droites. L’abside sud comme l’abside nord étaient percées de deux baies avec arc ogival surmonté d’une archivolte se prolongeant en cordon. Le chevet axial était quant à lui percé de deux baies à arc brisé encadrant une petite baie centrale à arc surbaissé.
Cette partie en raison de la configuration de ces percements est plus ancienne. L’ensemble des choeurs se terminait par un pignon surmonté d’une croix. Les rampants des pignons formaient une wambergue. Le choeur central était raidi par deux contreforts droits tandis que les choeurs latéraux étaient contrebutés par des contreforts axiaux.
Les moulures et le jeu de modénature rencontrées dans cette église sont communes aux églises de la région des XVe et XVIe siècles. A cette date, les couvertures comportaient encore deux matériaux différents : la tuile plate ancienne qui présentait des affaissements causés par le mauvais état de la charpente (versant sud de la nef, versant sud du choeur axial, transept sud) et l’ardoise.
Macaigne prévoyait la déconstruction de la couverture en tuiles, le redressement de la charpente des ferme de la nef principale du côté sud impliquant sa reconstruction, la démolition de la partie supérieure des murs de la nef principale et sa reconstruction en briques avec une corniche en pierre blanche, la reconstruction du pignon sur la rue et la restauration des couvertures en ardoises avec la pose de chéneaux en zinc. Il envisageait également la restauration et le rejointoiement des maçonneries extérieures et l’ensemble des modénatures le nécessitant (cordons du clocher, archivolte des fenêtres). Les soubassements étaient en grès et les élévations en pierres blanches de Lezennes. Il restaura les parements en pierre de Vergelet, plus résistante à l’action érosive de l’eau et du gel : les rampants et les pignons des chœurs, du pignon du transept, les trois faces vues du clocher, les murs latéraux, les corniches et les cordons des murs latéraux, les archivoltes des baies. Le rejointoiement des maçonneries de briques fut exécuté en ciment de Portland avec joints saillants. Il fit enduire les soubassements des murs latéraux en ciment de Vany.
Le projet en images
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