Tardinghen, Église Saint-Martin

Église Saint-Martin. Remarquablement situé sur l’une des dernières collines du Boulonnais, face à la mer, entre les caps Griz-Nez et Blanc-Nez, ce modeste sanctuaire occupe le site d’un ancien cimetière carolingien. Ses maçonneries, faites dans la pierre dure locale, prise dans un solide mortier, ne présentent pas le moindre élément permettant de leur attribuer une datation. La découverte en 1880 d’un boulet de fer encastré dans l’un des murs latéraux autorise cependant à les faire remonter à l’époque médiévale, ou tout au moins à une période antérieure au XVI^e siècle.

Vraisemblablement restaurée au XVII^e s., comme l’indiquent la date de 1605 portée sur la cloche et celle de 1668, gravée sur le bénitier de marbre, l’église a dû être réparée et remaniée à de nombreuses reprises, en raison de l’action des intempéries et surtout des vents de mer. Un rapport de 1715 signale que « le chœur est couvert de tuilles, la nef de pailles, sur une hauteur sujette à de très grands coups de vens ».

Restaurée en 1830 – certains parlent de quasi-reconstruction –, elle a fait aux XIX^e et XX^e s. l’objet d’importantes transformations dans le goût néogothique, perceptibles à l’extérieur par le percement d’un portail à l’ouest, remplaçant la modeste porte latérale, et par la modification du profil des fenêtres.

À l’intérieur, la nef unique, terminée par une abside à pans, a reçu des voûtes en plâtre, établies sur une ossature légère en bois.

Pour la restauration des maçonneries extérieures, la consolidation de la charpente et la réfection de la couverture en ardoises violines, la Sauvegarde de l’Art français a accordé 5 000 € en 2010.

Philippe Seydoux