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De fondation romane, l’église placée sous le vocable de Notre-Dame remonte pour ses parties les plus anciennes au XIIe s.[1] mais le site est mentionné bien antérieurement dans les sources, en lien avec les abbayes de Noirmoutier, de Jumièges et surtout de Saint-Cyprien de Poitiers. Le cartulaire de cette dernière cite le village de Tasiacus en 936 [2]. Taizé relevait de la vicomté de Thouars et la cure était à la nomination du prieur de Notre-Dame du château à Loudun.

Des constructions réalisées au XIIe s. demeurent de nos jours le clocher dans sa base, voûté sur croisée d’ogives au profil de voûte angevine et doté à l’est d’une chapelle dite de Saint-Georges dont la forme d’abside semi-circulaire pourrait faire pencher en faveur de l’hypothèse soit d’une absidiole soit du chœur primitif. La nef et son chœur à chevet plat se sont greffés au sud du clocher, comme en témoigne l’arc diaphragme brisé qui sépare la travée sous clocher de la nef. De même, la salle des cloches révèle par ses reprises de maçonnerie des travaux au XIIIe siècle. Deux siècles plus tard, le mur du chevet est percé d’une grande baie à remplage flamboyant, la baie de la chapelle Saint- Georges est agrandie, comme les baies géminées au profil brisé de la salle des cloches. Cette intervention, alliée au fait que le beffroi est ancré dans les maçonneries, a engendré un grave problème de structure dans les parties hautes du clocher. Enfin au XIXe s., tandis qu’une première campagne s’attache en 1845 à reprendre de façon conséquente les maçonneries de la nef et à changer la couverture, désormais d’ardoise, une seconde, dans les années 1880, reprend la façade occidentale, crée un décor de faux appareil et réalise une voûte en brique plâtrière dans la nef.

À l’extérieur, le chœur qui a su conserver sa maçonnerie d’origine en moellons enduits et sa couverture en tuiles canal, contraste avec la nef, reprise au XIXe s., percée d’ouvertures au profil répétitif et couverte d’une toiture d’ardoises. Le clocher, pour sa part, a conservé un bel appareil de pierre de tuffeau, fragilisé néanmoins par les dommages du temps et les problèmes structurels qui le menaçaient jusqu’à la campagne de travaux.

À l’intérieur, quelques chapiteaux aux décors sculptés, notamment ceux des colonnes engagées de la voûte de la travée sous clocher, retiennent l’attention.

Pour les travaux de structure dans les maçonneries supérieures du clocher et dans la voûte de la travée sous clocher, travaux qui ont nécessité la pose de chaînages aux niveaux des reins de la voûte et de la corniche supérieure du clocher, la Sauvegarde de l’Art Français a donné une aide de 30 000 € en 2008.

 

 

 

Élisabeth Caude

 

[1] M.-P. Niguès, arch. du patrimoine, étude préalable à la sauvegarde de l’église Notre-Dame de Taizé,  2003.

[2] M. Poignat, Histoire des communes des Deux-Sèvres, le pays Thouarsais, Niort, 1982.

Le projet en images