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Laura Kalhauge et Paul Chambaudet, étudiants à l’Université de Tours, se lancent dans le sauvetage du tableau La Fin du Réveillon de Dominique Hubert Rozier conservé au Musée-Hôtel Morin à Amboise (37).

l’Hôtel Morin, Amboise

Pierre Morin, trésorier de France sous Louis XII, fait construire un hôtel particulier sur les bords de Loire à Amboise, au pied du château royal de la ville, entre 1500-1505. L’édifice devient l’hôtel de ville d’Amboise en 1853, et accueille la justice de paix, la salle de mariage et du conseil.

Suite à son classement en tant que Monument historique en 1880, une restauration majeure est entreprise, achevée en 1893. En plus de la consolidation et de la restitution du caractère gothique et renaissant de l’édifice, l’architecte chargé de la restauration, Anthyme de la Rocque, élève d’Eugène Viollet-le-Duc, conçoit un décor pictural et l’accrochage de peintures dans les salles publiques et privées avec le sénateur et maire d’Amboise Charles Guinot, qui a énormément participé au rayonnement artistique et culturel de la ville.

L’artiste et l’oeuvre

Dominique Hubert Rozier (1840-1901) se forme dans l’atelier d’Antoine Vollon (1833-1900), peintre de marines, paysages et natures mortes. Il s’attache à peindre des toiles dans ce dernier genre durant sa carrière, mais également des scènes de la vie quotidienne ou des scènes de genre. Il obtient la médaille de 3e classe au Salon de 1876, de 2e classe en 1880 et une médaille de bronze en 1889 pour l’exposition universelle.

L’œuvre La fin du Réveillon est réalisée en 1880 pour être présentée au Salon la même année. L’État achète le tableau puis le dépose au sein de l’hôtel de Ville d’Amboise (actuel Musée-Hôtel Morin). La ville expose le tableau dans la salle des mariages (rez-de-chaussée). La toile est déplacée dans le grenier du musée à la fin du XXème siècle.

L’artiste représente au premier plan une table prenant la largeur du tableau, recevant vaisselle et aliments récemment débarrassée d’une table à manger. L’œil est attiré par le morceau de jambon à moitié entamé, déposé sur une assiette. Quatre bouteilles d’alcool sont posées à côté de la marmite, dont une bouteille de vin est couchée et ouverte : plus une goutte ne coule. Derrière les bouteilles et la marmite, deux grandes piles d’assiettes dont l’une contient de nombreuses coquilles d’huîtres. Un grand bocal bleuté se situe derrière la marmite et l’assiette de jambon et semble contenir des feuilles aromatiques. Un tiroir de la table est ouvert au centre, la poignée parfaitement dans l’axe central du tableau, et semble contenir des feuilles aromatiques. A l’arrière-plan, nous pouvons apercevoir à gauche un meuble sur lequel une miche de pain est clairement visible.

La restauration et le projet de réintégration de l’oeuvre au sein du musée

Le tableau était exposé sur le mur sud de la salle des mariages au début du XXe siècle, disposition connue grâce à des photographies conservées au sein des archives municipales. La redécouverte de l’œuvre intervient au moment où la Ville d’Amboise souhaite réaménager la salle des mariages dans cette même disposition. Ainsi, le projet de restauration et de ré-accrochage du tableau permettrait de le rendre accessible au public.

Le projet de restauration consiste en :

• Un dépoussiérage et un décrassage
• Une reprise de la tension de la toile
• Le nettoyage du vernis et l’élimination des repeints
• Le comblement des lacunes de la couche picturale
• Un vernissage

Le projet en images