Pays de la Loire
Soucelles, Chapelle de la Roche Foulques, Statues du Christ et des saints
Sculpture
Guillaume Bodinier : artiste de renom et mécène
Dans la très belle chapelle médiévale de la Roche-Foulque, 12 statues bretonnes, dons de la famille Bodinier, sont dans un état préoccupant, de nombreuses personnes se mobilisent pour les sauver. Guillaume Bodinier est un des peintres angevins majeurs du XIXème siècle. Elève de Pierre-Narcisse Guérin, il obtient une médaille au salon parisien de 1827. Directeur du musée des Beaux-Arts d’Angers et correspondant à l’Institut de France, il agira pour mettre en avant le patrimoine artistique de l’Anjou. Il sera notamment à l’origine de la création du musée Pincé en 1860. Offrant l’hôtel Renaissance à la ville pour présenter les collections léguées au musée des Beaux-arts par le peintre Lancelot-Théodore Turpin de Crissé, il a créé l’actuel musée d’antiquité et de préhistoire d’Angers. A sa mort, sa famille poursuivra l’action de ce peintre pour le patrimoine angevin : une partie de sa collection et son fonds d’atelier sont légués à la ville par sa femme. Un autre Guillaume Bodinier (1847-1922), le neveu du précédent, fut peintre à l’académie d’Angers et sénateur de Maine-et-Loire.
Un trésor patrimonial offert par la famille Bodinier à la commune de Soucelles
A Soucelles, la famille Bodinier était propriétaire de la chapelle Saint-Julien de la Roche-Foulques et de son mobilier. Cette chapelle castrale a été fondée en 1158 par Foulques de Cleers en l’honneur de la Vraie Croix, rapportée de la deuxième croisade. Une parcelle de celle-ci y fut déposée. Entre le XVème et le XIXème siècle, une collection de 25 statues en bois représentant le Christ et les saints a été constituée et placée dans la chapelle. La chapelle et les statues en bois ont été cédées par les descendants à la commune en 1980. Avec ces statues, des dessins, des tableaux de Guillaume Bodinier, oncle et neveu, ont été confiés à la municipalité. Les habitants de Soucelles, conscients de la richesse de leur patrimoine, mettent ces trésors à la disposition des Angevins.
Une restauration qui mobilise la jeunesse
Sur les 25 statues en bois, M. Vacquet, conservateur des antiquité et d’objets d’art en Maine-et-Loire avait indiqué qu’il fallait en restaurer 23. Entre octobre 2012 et janvier 2013, les 6 statues ont été restaurées. Les bois ont été traités, des retouches effectuées et grâce à un nettoyage délicat, la polychromie a retrouvé son éclat. En 2013, dans le cadre de la mission, de jeunes artistes sont venus de toute la France pour apporter leur concours à ce projet; un concert et une pièce de théâtre ont permis de réunir les fonds pour restaurer une statue. 11 statues attendaient encore de recevoir les soins qui les préservent aujourd’hui du temps.
Projet mené par Sabine Gillotin, étudiante de l’École du Louvre