Courville, Statues de l’église Saint-Julien

L’église de Courville

L’église de Courville est un lieu très visité : elle figure dans un circuit touristique des églises romanes de la vallée de l’Ardre et, elle est conseillée par de nombreux guides, comme le guide Michelin. Cette église a fait l’objet de plusieurs travaux du Congrès Archéologique de France et suscite l’intérêt des amateurs d’art roman et d’Histoire du fait de sa beauté architecturale, de sa singularité et de son histoire. Elle doit sa haute silhouette, qui tranche sur les autres édifices du village et de sa vallée au fait que, sur sa nef, les archevêques de Reims y ont élevé la chapelle de leur château.

Courville constituait une des huit châtellenies des archevêques et une de leurs résidences privilégiées, du fait notamment de sa position proche de la route des sacres. Le domaine de Courville avait été donné aux archevêques au VIIe siècle, il ne leur fut retiré qu’à la Révolution. Ils y édifièrent au XI^e siècle la nef de l’église, faisant venir des artisans de Reims, et ajoutèrent aux XII^e et XIII^e siècles les bas côtés, deux absides octogonales, la chapelle supérieure dédiée à Saint Michel, le transept surmonté d’un nouveau clocher. Ce prestigieux patronage apporta l’influence de l’ancienne cathédrale carolingienne de Reims ainsi que de la basilique Saint Remi. Les archevêques avaient fait aménager une galerie à double niveau, qui leur permettait d’accéder directement à leur chapelle depuis le parc de leur château. Ce dernier a été dynamité par les Allemands en août 1918.
L’église de Courville a résisté aux nombreux conflits qui ont sévi en Champagne ; il appartient à chacun de maintenir ce Patrimoine et de le transmettre dans les meilleures conditions aux générations futures.

Les statues de l’église

L’historique des statues à préserver est indissociable de l’histoire de l’église Saint Julien.

En juin 2011, le vol d’une statue en bois de Saint Sébastien du XVIIe siècle de l’église a été constaté. La gendarmerie a heureusement pu retrouver la statue et élucider le vol d’une cinquantaine d’œuvres d’art religieux en Picardie et en Champagne en 2013.
Afin que la statue de Saint Sébastien puisse retrouver sa place dans l’église, il était nécessaire que les œuvres soient sécurisées et remises en état. Deux statues en bois, celle de Saint Sébastien et celle de Saint Julien, le saint patron de l’église, du XVIII^e siècle, étaient fortement attaquées par les insectes et allaient perdre leurs extrémités, si rien n’était fait. Trois autres statues en bois polychrome, la Vierge, Saint Jean et le Christ en croix, du XVI^e siècle étaient fixées contre un mur très humide et leur support était très oxydé. La croix notamment, devait être traitée et changer de support. La restauration a permis de pallier tous ces dangers que courraient les œuvres.