Occitanie, Tarn (81)
Souel, Église Notre-Dame de l’Assomption
Édifice
EGLISE Notre-Dame de !’Assomption. Notre-Dame de Souel, petite église gothique, est située au cœur de ce village du plateau cordais autrefois fortifié. Un château défendait le village, mais il fut en grande partie détruit par les protestants lors des guerres de Religion. La famille de Larroquebouillac en avait la seigneurie directe. La paroisse, quant à elle, était à la collation de l’évêque.
L’édifice, au plan régulier, est précédé d’un clocher-mur barlong. Son chevet, dans lequel un oculus-quadrilo bé a été ménagé, est plat. L’église est formée d’une nef unique à deux travées, voûtées sur croisées d’ogives et arcs doubleaux, reposant sur des colonnes sans chapiteau. Le chœur, voûté de la même manière, est surélevé de deux degrés par rapport à la nef. Deux chapelles, peu profondes, sont voûtées d’ogives au nord, et deux, au sud, remaniées, ont une voûte d’arêtes surbaissée. Il est à signaler trois culs-de-lampe à visage humain : deux dans la chapelle nord et un dans le chœur. L’église comporte aussi trois crédences ou niches à accolade d’époque gothique : une dans chaque chapelle et une dans le chœur. L’une de ces niches, particulièrement élégante, surmonte les fonts baptismaux en pierre, qui recèlent des traces de polychromie.
Le tabernacle à ailes et statuettes, du XVIIe s., est en bois polychrome et doré. Inscrit à l’inventaire des Monuments historiques en 1993, il a été restauré en 1998 par Louis Sezer, restaurateur à Puylaurens. Il comporte deux statuettes en bois représentant l’une sainte Geneviève et l’autre sainte Marguerite. Autre objet intéressant de l’église de Souel, une statuette en terre cuite représentant la Vierge, datant peut-être du XVIIe siècle.
Enfin, cette petite église de Souel possède un décor peint du XIXe s. tout à fait digne d’intérêt. C’est d’ailleurs en partie en raison de la présence de ce décor peint que l’édifice a été inscrit à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques. Ce décor est d’autant plus intéressant qu’il est parfaitement renseigné. Il est en effet dû au curé de la paroisse, l’abbé Ferdinand Costes, curé de Souel entre 1850 et 1910. Ce prêtre, à la forte personnalité, a marqué l’histoire de l’église, et, au-delà, de tout le village, au sens propre comme au sens figuré. Il a en effet entrepris de redonner un nouveau lustre à sa petite église, en peignant, de couleurs vives imprimées de motifs réalisés au pochoir (notamment des fleurs de lys en quinconce), les parois et les voûtes de l’édifice. L’abbé Costes signa son travail sur l’une des clefs de voûte, le datant de 1888. Il fit aussi exécuter des vitraux par l’atelier toulousain Gesta, dont l’oculus absidial. Ces vitraux (notamment saint François d’Assise, sainte Germaine de Pibrac, saint Firmin) sont particulièrement colorés, même s’ils ne sont plus en très bon état : l’abbé Costes a ainsi voulu créer une unité entre le riche décor qu’il avait réalisé à l’intérieur et les vitraux. Pour le drainage de l’église et pour la réfection de la charpente et de la couverture de la nef, la Sauvegarde de l’Art français a accordé 6 098 € en 2000.
S.D