Hauts-de-France, Aisne (02)
Sorbais, Église Saint-Martin
Édifice
Église Saint-Martin. Sorbais, village de l’ancienne Thiérache, appartint autrefois aux seigneurs de Guise puis à l’abbaye de Saint-Denis qui assura le patronage de l’église paroissiale dédiée à saint Martin. C’est un de ces édifices typiques de la Thiérache, fortifiés aux XVIe-XVIIe s. et en grande partie reconstruits en briques. Son solide clocher à quatre niveaux, daté de 1578, est maintenant dépourvu d’éléments de défense, mais il demeure caractéristique des constructions de cette période. L’église se compose, en plus du clocher-porche, d’une nef à bas-côtés, d’un transept bas constitué de deux chapelles latérales greffées sur la dernière travée de nef, et d’un chœur formé d’une travée droite et d’une abside polygonale. Extérieurement l’église paraît entièrement construite en briques, mais le chœur repose sur un soubassement en pierre et la nef a conservé à l’intérieur son appareil de pierre. La nef présente des caractéristiques fréquentes dans les églises du diocèse de Laon de la fin du XIe s. ou du début du XIIe s., bien qu’elle ait subi de nombreuses transformations : le transept bas formé de chapelles latérales, les grandes arcades en arc à peine brisé reposant sur des piles carrées à imposte moulurée, les fenêtres hautes situées dans l’axe des piles, mais ne respectant pas un espacement rigoureux, la nef plafonnée et les bas-côtés couverts en appentis. L’ensemble a dû être restauré au moment de la construction du chœur et du clocher ; les chapelles ont bénéficié d’une restauration plus récente, peut-être au siècle dernier. Le chœur voûté en brique sur des croisées d’ogives prismatiques en pierre et éclairé par d’étroites fenêtres en plein cintre surmontées d’archivoltes en brique peut être daté du XVIe s. ou du XVIIe siècle. L’église abrite encore quelques éléments mobiliers notables dont une très belle statue en pierre de la Vierge datant du XVe s. et une statue de saint Martin à cheval du XVIe s. inspirée d’un modèle bourguignon attribué à Jean de la Huerta. La Sauvegarde de l’Art français a décidé d’accorder en 1998 une subvention de 100 000 F pour la restauration de la toiture et de la flèche du clocher et la consolidation de la charpente de la nef.
- F.