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Située au cœur même du village des Sièges, qui est mentionné dans les textes depuis le IXe s., l’église Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte remonte, pour ses parties les plus anciennes, au milieu du XVIe siècle : un transept légèrement débordant, un avant-chœur et une abside à pans qui est flanquée, au nord, d’une sacristie (celle placée au sud date du XIXe siècle). Comme pour la très grande majorité des édifices religieux élevés à cette époque, le monument, bien qu’il dénote un esprit déjà Renaissance, présente encore de nombreuses caractéristiques issues du gothique flamboyant (voûtes d’ogives, fenêtres pourvues d’un réseau…).

Le 2 juin 1706, un terrible incendie, involontairement déclenché par un enfant, embrasa une grande partie des constructions du village, dont la nef de l’église. Entre 1759 et 1761, Claude-Louis d’Aviler, alors architecte des Eaux et Forêts de la maîtrise particulière de Sens, dessina un projet pour une tourelle et un escalier donnant accès au clocher. On attendit toutefois la fin du XVIIIe s. pour entreprendre la reconstruction d’une courte nef, à trois travées couvertes en berceau, précédée d’un clocher-porche. Il fallut également reconstruire en sous-œuvre les quatre piles de la croisée du transept. Probablement commencés à la suite d’une supplique rédigée par les paroissiens en 1781, les travaux furent réceptionnés le 23 septembre 1783.

Le monument renferme plusieurs objets mobiliers classés : une statue en pierre de saint Diacre du XVIe siècle ; trois statues en bois, productions de l’art populaire du XVIIe s. (Vierge de pitié, Vierge et saint Jean provenant d’un calvaire) ; un banc d’œuvre et un confessionnal en menuiserie, des boiseries de chœur et des fonts baptismaux en marbre du XVIIIe siècle.

 

En 2009, une étude sanitaire complète préconisa d’intervenir en urgence sur les toitures, particulièrement dégradées. Aussi, les travaux de restauration concernent-ils la réfection de la toiture et des façades de la travée ouest, pour laquelle la Sauvegarde de l’art français a versé un don de 30 000 € en 2010.

Philippe Plagnieux

Le projet en images