Bourgogne-Franche-Comté, Côte-d’Or (21)
Seurre, Église Saint-Martin
Édifice
Église paroissiale. Il n’est pas dans nos traditions de subventionner des travaux concernant l’église paroissiale d’un chef-lieu de canton dont la population est de 2 819 habitants. L’église en question est inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques depuis 1927 mais elle mériterait le classement. C’est, en effet, un monument important (36 31 m) d’une très belle architecture du début de l’époque gothique. Mais cette belle église est menacée. Deux des gros piliers qui, à l’intérieur de l’édifice, supportent le clocher menacent de s’écrouler. Le devis des opérations nécessaires s’élève à la somme de 209 614 F et l’on ne sait quand les subventions promises par l’État et par le département seront versées. Nous n’avons donc pas hésité à voter de notre part une subvention de 40 000 F en 1979.
J. H.
L’église Saint-Martin de Seurre est située au bord de la Saône. Elle est visible en contrebas du pont de la Saône construit en 1965. Au 17ème siècle, l’église était placée près de l’ancien pont d’accès à la ville et à proximité du château. Elle est située dans la partie historique de Seurre.
L’église a été construite à la fin du XIIIème, début XIVème siècle avec des parties datant du XVème et XVIème en particulier les chapelles latérales.
Elle possède une nef à collatéraux, transept, abside à trois pans reconstruite en 1690-1691. Suite à des incendies, son clocher a été reconstruit entre 1742 et 1744.
L’église Saint-Martin est d’une taille imposante avec 37m de long, 32m de large et 42m de hauteur.
Le plan en croix s’organise autour du clocher. Le clocher est constitué d’un fût carré, prolongé par un fût octogonal de 8,4m de haut.
L’ensemble est couvert d’un toit en dôme à huit pans en ardoise, couronné d’un lanternon en charpente protégé de zinc et d’ardoise. Le beffroi est éclairé de huit grandes baies avec abat-sons, occultées partiellement par quatre grands cadrans noirs à lettres dorées.
Les bas-côtés et les chapelles latérales ont été réunis sous une seule toiture à pente assez faible en quatre quartiers, qui masquent les gouttereaux du vaisseau, tout en épousant la géométrie en trapèze des rues avoisinantes.
A l’ouest, une première tourelle avec une flèche de pierre abrite l’escalier à vis de l’accès au comble de bas-côté nord ; en second plan, un autre tourelle en pans de bois et parements de brique, relie par un escalier de bois tournant le comble de bas-côté nord à celui de la nef.
La nef est plus courte que le choeur, depuis la construction du chevet à trois pans au XVIIe siècle. Elle s’ouvre par un grand portail d’une forme originale à trois lobes surmonté d’une impressionnante rosace. Passé le sas en bois, la perspective sur sanctuaire est de 33m. La nef est constituée de deux travées voûtées d’ogives, ouvertes par de grandes arcades sur les bas-côtés. L’ensemble est simple et abrite la tribune de l’orgue. L’élévation est aveugle, sans fenêtre haute. L’appui intermédiaire entre travées repose sur des colonnes, simples, qui ont pu être simplifiées.
La croisée est au centre de l’édifice. Venant en prolongement de la nef et conduisant au sanctuaire, elle produit un effet de dilatation, par son volume plus vaste, central et baigné de lumière naturelle.
Les piles est ont été doublées au XVIIIe s. pour renforcement, et la pile nord-est reçoit la belle chaire à prêcher. Les deux piles ouest ont été chemisées et ont perdu leur caractère d’origine. L’espace est entravé par trois étrésillons de métal au décor néo-gothisant.
Le choeur est un espace dépouillé, peu lumineux, car privé de fenêtres hautes. Il ouvre la perspective sur le chevet à trois pans, illuminé par trois grandes verrières. Les arcs et ogives sont généralement rougis, notamment par l’ancien incendie et des restaurations à l’enduit rouge.
L’espace du choeur est délimité par un ensemble de stalles, formant une séparation physique vis-à-vis des collatéraux. Le maître-autel occupe le centre de l’abside créée à la fin du XVIIe siècle.
L’ensemble du vaisseau, d’une facture homogène, surprend par son rythme lumineux, qui favorise la croisée.
Source: étude préalable sur l’église Saint-Martin de Seurre, Dominique Jouffroy, architecte du Patrimoine, 2014.