Île-de-France, Essonne (91)
Sermaise, Église Notre-Dame
Édifice
Village situé dans la vallée de l’Orge, Sermaise a été habité dès l’Antiquité et a été probablement christianisé assez tôt puisqu’une église sous le vocable de saint Martin y existait au xe s. Il n’en reste aucun vestige. Celle que nous connaissons, dédiée à Notre-Dame, remonte en partie au xiie s. pour le clocher, aux xiiie et xive s. pour les deux travées actuelles du chœur et aux xve et xvie s. pour tout le reste.L’église comporte une nef de trois travées avec bas-côtés, voûtées sur croisées d’ogives tardives construites, comme pour la plupart de nos églises, après la guerre de Cent Ans, au temps où la famille d’Hémery était seigneur du lieu. Ces voûtes sont soutenues par des piles rondes ou octogonales.Au-delà, le chœur de deux travées est voûté sur croisées d’ogives du xiiie s. dont les clefs de voûte sont ornées de fleurs stylisées. Il est accompagné de bas-côtés contemporains de la nef, sauf au sud-ouest, où la base du clocher roman conservé occupe la majeure partie d’une travée. Ces deux travées du chœur ont été, au xvie s., ouvertes au sud et au nord, pour permettre la communication avec les bas-côtés nouveaux. La reprise en sous-œuvre a été réalisée grâce à la construction de piles qu’on a surmontées de petits chapiteaux à crochets réemployés dont les proportions ne sont pas en harmonie avec les piliers. De même, ont été réutilisées comme culs-de-lampe ou encastrées dans la maçonnerie des sculptures primitives. Le chevet plat est percé de trois fenêtres hautes.À l’extérieur, on remarque, à l’ouest, un petit portail roman à deux voussures décoré de billettes qu’on a protégé au xviiie s. ou au xixe s. par un porche, et, au sud, un portail Renaissance dont l’arc surbaissé est surmonté d’une accolade supportée par de petits anges. Son porche s’ouvre par un arc outrepassé. La belle porte en bois d’origine a été conservée.Le clocher carré, aux contreforts d’angles massifs est construit, à la base, en caillasse et silex meulier tandis que les deux étages plus récents sont en grès appareillé. Chaque face du premier étage est percée d’une petite baie romane, tandis que celles du deuxième étage sont percées de deux baies. Il est coiffé d’un toit en bâtière.Nef et bas-côtés, sur toute la longueur de l’édifice, sont couverts d’un haut toit pentu qui donne un charme rustique à l’église.Pour la réfection des maçonneries des façades et du clocher la Sauvegarde de l’Art français a accordé en 1988 une aide de 80 000 F.
P.C.
BIBLIOGRAPHIE. – Immel (J.-J.) « Évolution architecturale de l’église de Sermaise », Bulletin municipal de Sermaise, 1986-1987, p. 22-23.