Hauts-de-France, Nord (59)
Saulzoir, Église Saint-Martin
Édifice
Église Saint-Martin. Le village doit son nom au terme saussaie,désignant un lieu planté de saules. Il occupe un site habité depuis les temps les plus reculés, si l’on en juge par la découverte de pierres taillées remontant au Paléolithique. Ce serait également à Saulzoir qu’en 57 avant Jésus-Christ, César aurait livré une bataille contre les Nerviens. Le village se situe par ailleurs sur le tracé de l’ancienne chaussée romaine reliant Amiens à Bavay, bordée de vestiges de plusieurs monuments druidiques.
Donnée à la fin du XIes. à l’abbaye de Saint-Aubert de Cambrai, l’église a subi plusieurs saccages et destructions, en particulier en 1254 et 1340, lorsque le village fut brûlé par les troupes flamandes et celles du duc de Normandie. Mise en vente à la Révolution et utilisée comme carrière de pierres, elle a été reconstruite entre 1811 et 1820. C’est un édifice simple et fonctionnel, éclairé par de grandes baies en plein cintre, dont les maçonneries de briques sont rehaussées de chaînes d’angle en pierre blanche. Il se termine à l’est par un chœur à trois pans coupés et chevet plat.
Épargnée par la destruction, mais restaurée à plusieurs reprises, la tour occidentale est un puissant ouvrage en pierre, qui s’élève sur quatre niveaux, épaulé aux angles par de hauts contreforts en croix. Datée de 1570, dit-on, la porte occidentale, profilée en anse de panier, est surmontée d’une architrave et d’un fronton aux rampants incurvés en volutes. Endommagé par les bombardements en 1914-1918 et en juin 1944, l’ouvrage a subi plusieurs restaurations, souvent hâtives et maladroites, en particulier aux étages supérieurs. Sur la grand place s’élève une petite chapelle votive en grès, au pignon de briques, construite en 1773 et abritant un Christ de pitié.
Les travaux de restauration du clocher consistent en une reprise générale des maçonneries de pierre – en particulier celles des contreforts – très altérées par les intempéries et les interventions intempestives en briques et au ciment. Á cet effet, la Sauvegarde de l’Art français a accordé 11 000 € en 2007.
Philippe Seydoux