Pays de la Loire, Mayenne (53)
Saulges, Église Notre-Dame
Édifice
Implantée dans un site très anciennement peuplé puisque des grottes fouillées sur le territoire de la commune ont mis au jour des vestiges intéressants du paléolithique supérieur, qu’une nécropole témoigne de l’occupation des lieux à l’époque mérovingienne et que subsiste dans le village une chapelle carolingienne, aux soubassements préromans et placée sous le vocable de Saint-Pierre, l’église paroissiale de Saulges, dédiée pour sa part à Notre-Dame, a été édifiée dans la deuxième moitié du XIe siècle. Sa plus ancienne mention remonte à 1060.
En forme de croix latine, l’édifice comprend une nef de 15 mètres, se poursuit par un transept dont le bras sud forme la base du clocher et se termine par un chevet plat. Construite en blocage de maçonnerie, l’église a subi d’importants remaniements, mais le puissant massif de son haut clocher, qui fait largement saillie sur le flanc sud de l’édifice, et les vestiges d’ouvertures plus étroites et de plein cintre dans les murs gouttereaux de la nef témoignent de sa structure primitive. Le chœur fut repris aux XIVe – XVe s., comme le prouve dans le mur du chevet la présence d‘un grand fenestrage bouché lors de l’installation du retable à l’époque classique. Des interventions ultérieures, aux XVIIIe et XIXe s., s’attachèrent au percement de plus grandes ouvertures de plein cintre dans les murs de la nef et à la reprise des parties hautes des maçonneries.
De plan carré, le clocher s’impose dans le paysage comme une tour. Il est flanqué sur sa face ouest d‘une tourelle d’escalier hors-œuvre et est doté d‘une couverture en pyramide. Son aspect massif est accentué par la présence d’ouvertures de plein cintre dans les seules parties hautes des maçonneries à l’arase de la toiture ; ces baies sont jumelées sur ses faces nord et sud.
À l’intérieur, si l’église témoigne d’importantes campagnes de travaux qui nuisent à sa lisibilité, elle renferme, en revanche, comme sa voisine, un mobilier d’une richesse remarquable. Le mur du chevet est occupé par un magnifique retable de type lavallois qui développe sa riche architecture à deux registres et son décor de colonnes à fûts monolithes de marbre noir et à chapiteaux corinthiens, de frontons à volutes, de pots à feu et de couronnes de fruits pour exalter le tableau du maître-autel, le Couronnement de la Vierge. On remarquera comment les artistes ont su exploiter l’espace très étroit du chœur en développant un retable à pans coupés – œuvre de Michel II Lemesle d’après les dessins de François Langlois, 1689 -. Cependant l’église renferme d’autres œuvres d’un grand intérêt, une statue de la Trinité (XVe s.) et la prédelle d’un retable du tout début du XVe s. représentant une Crucifixion avec de part et d’autres les donateurs agenouillés.
Pour la réfection de la toiture du clocher, la Sauvegarde de l’Art français a octroyé une subvention de 6 860 € en 2002.
É. G.-C.
ILS EN PARLENT
- Ouest-France : Saulges. La Sauvegarde de l’art français a aidé l’église