Nouvelle-Aquitaine, Corrèze (19)
Sarroux, Église Saint-Barthélemy
Édifice
L’église de Sarroux était, au Moyen Âge, placée sous le patronage de saint Barthélemy. Les nominations y dépendaient du seul évêque de Limoges. Partie de la châtellenie de Neuvic et Peyrou, la paroisse relevait alors des seigneurs de Ventadour.
L’église, construite au XIIe s. sur le plan d’une croix latine avec trois chapelles latérales, deux au sud et une au nord, est terminée à l’est par une abside à cinq pans coupés. Elle s’élève sur une butte jadis entourée de fossés, puis du cimetière.
L’édifice est dominé par un clocher de plan rectangulaire coiffé maladroitement d’une toiture à deux pentes. Le chevet est éclairé par une fenêtre en plein cintre très étroite, dans l’axe. Du côté nord s’élève une chapelle, ainsi qu’une sacristie plus tardive. La corniche qui court sur le pourtour de l’édifice s’appuie sur des modillons non épannelés. À noter que le clocher abrite trois cloches : la plus ancienne a été fondue en 1810 et sonne le sol bémol, la seconde, de 1889, sonne le si bémol, et la troisième, de 1891, le do dièse.
L’intérieur est d’une grande homogénéité. Les trois travées de la nef sont voûtées en berceau sur doubleaux (arcs en tiers-point) retombant sur des demi-colonnes romanes, surmontées de chapiteaux sculptés (entrelacs) et ornées à la base de tores. Les trois chapelles sont voûtées de liernes sur dosserets. Le chœur, à trois pans, est voûté en cul-de-four. Les arcs de l’abside et de la travée de chœur, en plein cintre, reposent sur des demi-colonnes, coiffées comme celles de la nef de chapiteaux sculptés (feuillages et masques pour l’arc de chœur ; des feuilles d’acanthe au nord, les pouvoirs de saint Pierre au sud pour la travée de chœur) et ornées de tores à leur base. Au nord, la travée de chœur est ornée d’une arcature sous laquelle s’ouvre la porte de la sacristie. La travée occidentale de la nef abrite une tribune en bois.
Parmi le mobilier abrité par l’église sont à signaler : un bénitier de pierre, d’époque romane ; une Vierge à l’Enfant en bois polychrome (XVIIIe s.), deux tableaux de la Vierge à l’Enfant (XVIIe siècle). Les croix d’autel et de procession et le crucifix datent des XVIIIe et XIXe s., les autels, la chaire à prêcher et les fonts baptismaux du XIXe siècle. Les trois vitraux, du XXe s., représentent : le Christ Pasteur, le Christ en majesté et un personnage qui pourrait être saint Louis.
La Sauvegarde de l’Art français a accordé, en 2001, 6 098 € pour la réfection de la toiture.
V. L. et H. S.
Bibliographie :
Arch. dép. Corrèze, 19-252 : M.-M. Macary, dossier constitué pour le pré-inventaire.
J. Vant, Monographie de la commune de Sarroux, s.l., 1921. (Réimpr. dans R. Chudeau, Sarroux et Saint-Julien-près-Bort, Sarroux, 1987.)
Chanoine J.-B. Poulbrière, Dictionnaire historique et archéologique des paroisses du diocèse de Tulle, 2e éd., t. 2, Brive, 1965, p. 469-471. (1re éd. 1894.)