Bourgogne-Franche-Comté, Côte-d’Or (21)
Salmaise, Chapelle Saint-Marc
Édifice
La chapelle du château de Salmaise est un des rares témoins de ce type d’édifice cultuel. Sa construction remonte au XIIe s., quand la seigneurie du lieu appartenait à la puissante famille de Mont-Saint-Jean, dont l’un des membres, Eudes Ier, fut à la fin du siècle sénéchal des ducs de Bourgogne, lesquels recueillirent la seigneurie en 1333. La chapelle, mentionnée dans les comptes de la chapellenie, notamment en 1377, pour ses cloches et ses ornements, fut sans doute endommagée lors du démantèlement du château qui dut intervenir au début du XVIIe s. Au XVIIIe s., elle servait toujours au culte, mais en 1733, lors de l’installation de son nouveau titulaire, Claude Rougeot, des témoins signalent son état de délabrement. A cette occasion, est mentionnée sa dédicace à saint Marc, dont on n’a pas de témoignage antérieur.
La chapelle, construite en petit appareil régulier et chaînages d’angles, couverte de laves, se compose d’une abside en hémicycle, percée de trois baies étroites et couverte d’un cul-de-four, précédée d’une étroite travée de chœur, couverte en berceau, qui elle-même ouvre vers l’ouest par une arcade brisée à impostes moulurées sur une seconde travée, légère ment plus large, fermée à l’ouest d’un mur percé d’une arcade brisée plus étroite. Le décor, parcimonieux, est soigné, qu’il s’agisse des moulures d’impostes des arcades brisées, ou des modillons qui à l’extérieur supportent la corniche faîtière. Des vestiges d’enduit subsistent sur le cul-de-four. Il est vraisemblable que la chapelle seigneuriale se greffait directement à l’extrémité occidentale de la nef sur des bâtiments résidentiels qui ont disparu. Dans le courant du XIXe s., on aurait établi dans le prolongement de la chapelle ruinée un bâtiment d’exploitation.
Au cours d’une première tranche de travaux de restauration auxquels la Sauvegarde de l’Art Français a accordé en 1994 une aide de 100 000 F, les constructions du XIXe s. ont été démolies, les vestiges des murs gouttereaux de la nef ont été entièrement remontés. A cette occasion, une baie fragmentaire percée dans le mur nord a été entièrement reconstituée. La porte, pourtant tardive, percée au bas du mur sud a été maintenue , mais harmonisée avec les structures environnantes.
Au terme de cette intervention drastique, plus lourde qu’annoncée, l’édifice a certes été consolidé, mais si la suppression du bâtiment du XIXe s., trop délabré, pouvait être envisagée, il est regrettable d’avoir uniformisé excessivement les parties remontées de la nef et son mur ouest. Il est surtout dommage d’avoir isolé complètement un édifice qui ne l’avait jamais été.
D. S.
Le projet en images
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