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La chapelle du château de Salmaise est un des rares témoins de ce type d’édifice cultuel. Sa construction remonte au XIIe s., quand la seigneurie du lieu appartenait à la puissante famille de Mont-Saint-Jean, dont l’un des membres, Eudes Ier, fut à la fin du siècle sénéchal des ducs de Bourgogne, lesquels recueillirent la seigneurie en 1333. La chapelle, mentionnée dans les comptes de la chapellenie, notamment en 1377, pour  ses  cloches  et  ses  ornements, fut sans doute  endommagée  lors  du  démantèlement  du  château  qui dut intervenir  au  début  du  XVIIe s.  Au  XVIIIe s.,  elle  servait  toujours au culte, mais en 1733, lors de l’installation de  son  nouveau  titulaire, Claude Rougeot, des  témoins signalent  son  état  de  délabrement. A cette occasion,  est  mentionnée  sa  dédicace  à  saint  Marc, dont on n’a pas de témoignage antérieur.

La  chapelle,  construite  en  petit appareil régulier et chaînages d’angles, couverte de laves, se compose d’une abside en hémicycle, percée de trois baies étroites et couverte d’un cul-de-four, précédée d’une étroite travée de chœur, couverte  en  berceau,  qui  elle-même  ouvre  vers  l’ouest  par  une arcade brisée à impostes moulurées sur une seconde  travée,  légère­ ment plus large, fermée  à  l’ouest  d’un  mur  percé  d’une  arcade  brisée plus étroite. Le décor, parcimonieux, est soigné, qu’il s’agisse  des  moulures  d’impostes  des  arcades   brisées,  ou  des  modillons  qui à  l’extérieur  supportent  la  corniche   faîtière. Des  vestiges d’enduit subsistent sur le cul-de-four. Il est vraisemblable que la chapelle seigneuriale se  greffait  directement  à  l’extrémité  occidentale  de  la nef sur  des  bâtiments  résidentiels  qui  ont  disparu.  Dans  le  courant du XIXe s., on aurait établi  dans  le  prolongement  de  la  chapelle  ruinée un bâtiment d’exploitation.

Au cours d’une première tranche de travaux de restauration auxquels la Sauvegarde de l’Art Français a accordé en 1994 une aide de  100 000 F,  les constructions  du  XIXe  s. ont  été  démolies,  les  vestiges  des  murs  gouttereaux  de  la  nef  ont été entièrement remontés. A cette occasion, une baie fragmentaire percée dans le mur nord a été entièrement reconstituée. La  porte, pourtant tardive, percée au bas du mur sud a été maintenue , mais harmonisée avec les structures environnantes.

Au terme de cette intervention drastique, plus lourde qu’annoncée, l’édifice a certes été consolidé, mais si la suppression du bâtiment du  XIXe s., trop délabré, pouvait être envisagée, il est regrettable d’avoir uniformisé excessivement les parties remontées de la nef et son mur ouest. Il est surtout dommage d’avoir isolé complètement un  édifice qui  ne l’avait jamais été.

D. S.

 

Le projet en images