Pays de la Loire, Sarthe (72)
Sainte-Osmane, Église Sainte-Osmane
Édifice
Eglise Sainte-Osmane. Le village est situé au nord de Bouloire, à proximité de la forêt de Vibraye. L’ensemble formé par cette élégante petite église et son clocher date du XVIème s., cependant elle a remplacé une église plus ancienne attestée dès le XIIIème s., qui dépendait de l’archiprêtre de Trôo jusqu’en 1230 puis de l’archidiaconé de Montfort, et du doyenné de Saint-Calais. Le desservant était à la présentation et collation de l’évêque du Mans. L’église est construite en bas de pente. Son plan est celui d’une église sans transept, à chevet plat. De forts contreforts en grès roussard, matériau caractéristique du plateau de Saint-Calais, confortent la construction. La haute tour élancée du clocher qui s’élève au nord est, elle aussi, flanquée de contreforts élevés et étroits à cordons et glacis. Une petite sacristie a été édifiée, sans doute au XVIIIème s., au nord-est du chœur. L’église est précédée à l’ouest d’un beau porche en tuffeau de la Renaissance avec entablement, gâble et niches, qui rappelle modestement celui de Saint-Calais. Dans le mur-pignon, un petit cartouche porte la date de 1542. Les piédroits sont ornés de chimères, de feuilles, de fleurs et de tibias, crâne, etc. Dans le gâble central a été placée une statue de Vierge à l’Enfant en terre cuite. A l’intérieur, la nef, en forte déclivité vers l’entrée, est couverte d’une voûte lambrissée avec quatre entraits. Une longue inscription en petites capitales romaines datée de 1612 a été gravée dans le bois du deuxième entrait. La nef est éclairée au sud par trois fenêtres en arc brisé de la fin du XVIème ou du début du XVIIème s., au nord par deux fenêtres. Des départs d’arcs du XVIème ont été conservés, mais les voûtes semblent bien n’avoir jamais été construites. Un arc triomphal en tiers-point sépare la nef du chœur qui est couvert d’un lambris ancien en pénétration. Il est éclairé de deux fenêtres en arc brisé et d’une fenêtre cintrée. Une grande fenêtre flamboyante, visible à l’extérieur, avait été ouverte dans le chevet droit : elle a été bouchée pour placer au XVIIème s. le grand retable avec colonnes à chapiteaux composites. Il s’orne de trois niches : celle de gauche, encadrée par des chutes de fruits et de feuilles, et ornée d’une coquille, abrite la statue en terre cuite peinte de sainte Osmane, tenant une palme de la main droite et de la main gauche un livre. Ses cheveux sont bouclés, elle porte une robe froncée au col, un ruban et un nœud à la taille. A ses pieds un seul cochon, sur les deux qui sont décrits autrefois. Des reliques de cette sainte, ont été placées dans l’autel en 1685. Elles avaient été données à l’ église dès 1662 par un grand prieur de l’abbaye de Saint-Denis. Cette sainte, dont on situe la vie au VIème ou au VIIème s., est également honorée en Champagne. Dans la niche centrale est placée une statue de la Vierge à l’Enfant en bois doré, et dans la niche de droite une statue en terre cuite de saint Julien, bénissant. Au sud dans le mur du chœur, s’ouvre un lavabo-niche à coquille, au nord une porte à cinq panneaux du XVIIème s. conduit vers la sacristie. Sous la tour on reconnaît des départs d’arcs moulurés des XVème et XVIème siècles. Les fenêtres ont été bouchées, la porte basse donnant vers l’extérieur est ancienne. Le clocher a été refait et l’arase des murs a été surmontée d’une corniche. La Sauvegarde de l’Art Français a participé en 1995 à la restauration de la flèche du clocher en allouant une somme de 90 000 F.
F. B.