Bourgogne-Franche-Comté, Saône-et-Loire (71)
Sainte-Croix, Église de l’Invention-de-la-Sainte-Croix
Édifice
L’église de l’Invention-de-la-Sainte-Croix appartenait initialement à l’ancien diocèse de Lyon, puis à celui de Saint-Claude en 1742, enfin à celui d’Autun après la Révolution française de 1789.
C’est un édifice entièrement construit en brique, parfaitement orienté. À l’ouest, un puissant clocher-porche est épaulé de contreforts d’angle de forte élévation. Le dernier étage, abritant le beffroi, est souligné par un simple cordon ; il est percé sur chacune de ses faces par des fenêtres géminées aux jambages de pierre. Sur les faces les moins exposées aux intempéries, subsistent des traces d’enduit à fausses coupes de pierre de taille qui indiquent, tout comme la modénature de ses baies, une époque de réalisation plus tardive. Cette surélévation paraît appartenir au XVIe siècle. Le corps principal du clocher présente quelques motifs en losange réalisés en brique vernissée. Son rez-de-chaussée est voûté sur une croisée d’arcs en brique aux profils anguleux.
La nef, couverte d’une voûte lambrissée surbaissée, présente sur ses faces latérales des remaniements ne permettant pas aisément de restituer ses dispositions initiales ; une porte en accolade repercée s’ouvre sur son flanc sud. Le chevet est de loin la partie la plus riche et la plus développée de l’édifice, car il se compose du chœur proprement dit et d’une chapelle seigneuriale bâtie sur son flanc sud et de dimensions quasi identiques. Les deux volumes à chevet plat et à toiture en bâtière ont été ultérieurement unis sous un grand comble à deux pans présentant un volume très important. Il est vraisemblablement utilitaire, une simple ouverture percée dans le pignon permet d’y accéder.
Le chœur et la chapelle latérale communiquent par deux arcs brisés. Leurs volumes respectifs sont subdivisés en deux travées voûtées sur croisées d’arcs. Les arcs du chœur sont exécutés en brique ; leur section, fortement chanfreinée, vient mourir aux angles de chaque travée progressivement. Les nervures des voûtes de la chapelle sont en pierre. Une porte quadrangulaire, percée à l’ouest, donne, depuis l’extérieur, accès à la chapelle ; cette disposition est très courante. Les seules baies remarquables du chevet, celles percées à l’est, sont en tiers-point avec des jambages et des remplages rayonnants en pierre. La baie du chœur est la plus importante en dimensions et son dessin plus complexe. Une litre funéraire en partie lacunaire se déploie tout autour de l’édifice. L’église possède entre autre un très riche vitrail du XVIe s. ornant la baie axiale du chœur.
Le chœur a précédé de quelques années l’édification de la chapelle seigneuriale, il présente des contreforts orthogonaux caractéristiques du début du XIIIe siècle.
Les dispositions architecturales du clocher-porche et de la chapelle appartiennent à la fin du XIIIe ou au début du XIVe siècle. Ces parties de l’édifice sont peut-être contemporaines d’Étienne de Sainte-Croix, chanoine de Saint-Vincent de Chalon-sur-Saône et de Notre-Dame de Beaune, décédé en 1350 et dont on peut voir la pierre tombale dans la nef.
Pour la restauration complète du clocher, la Sauvegarde de l’Art français a accordé en 2001 une aide de 6 098 €.
J.-D. S.