Saint-Tugdual, Chapelle Saint-Guen

La chapelle Saint-Guen venait d’être restaurée lorsque des militants satanistes y mirent le feu volontairement dans la nuit du 29 au 30 janvier 2006. L’ampleur des dégâts était telle qu’une cellule de crise fut mise en place et qu’il fut décidé de reconstruire à l’identique la chapelle puisque les murs, les pignons et les rampants avaient échappé à la destruction.

Ainsi, en très peu de temps, huit mois après l’incendie, les travaux étaient-ils décidés. Aujourd’hui la charpente et la couverture sont remises en place, les vitraux neufs refaits et les vitraux classés restaurés.

Cette chapelle construite en 1540 était le siège d’une « trève » avant la Révolution. Elle fut construite selon la forme d’une croix latine. On lui a ajouté une sacristie dans l’angle méridional entre le chevet et le bras sud du transept, ainsi qu’un ossuaire sur le même côté. Devant cette chapelle gothique flamboyante se trouve l’emplacement d’un cimetière entouré de murs ouverts par des échaliers ; très peu de tombes sont encore présentes.

Les façades sont en très bel appareil de granit : elles s’élèvent sur un socle à doucine.

Dans le clocher, terminé d’une flèche octogonale, la chambre des cloches est éclairée de baies à linteau sur corbelets surmontés de gargouilles d’angle et de pinacles. Un escalier en pierre extérieur borde le côté sud du pignon ouest. Les autres rampants sont tous ornés de crochets. Le chevet plat est sommé d’une statue de saint Michel terrassant le dragon et portant une âme sur le bras. Dans les fenêtres figurent des fleurs de lys, symboles de blancheur, de pureté attribués en premier lieu à la Vierge Marie.

La plus étonnante est la fenêtre méridionale dont le pignon est orné de crochets et encadré de deux pinacles où sont assis, sur l’un un dragon, sur l’autre un lion. Quant aux portes, elles sont couronnées d’une accolade.

L’ossuaire est composé de quatre arcades en anse de panier qui reposent sur des balustres et volutes dont l’un représente un masque humain.

Sur l’ensemble de la chapelle, une charpente à chevrons portant ferme est doublée d’une voûte lambrissée.

L’incendie a détruit trois statues, mais d’autres ont été sauvées ; quatre statues inscrites et trois (du XVI^e s.) classées : un saint Adrien, un saint Simon et un magnifique haut-relief en bois polychrome qui représente un Arbre de Jessé avec, au centre, Marie pleine de Grâces portant l’Enfant-Dieu. Un très beau Christ a été offert à la chapelle et a été inscrit à l’Inventaire cette année.

La Sauvegarde de l’Art Français a accordé une aide de 10 000 euros en 2008.

Hélène de la Tullaye