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Les premières mentions de la paroisse de Saint-Symphorien remontent au XIIIe siècle. L’abbé de Bonneval nommait à la cure. Au gré de campagnes successives de travaux, cet édifice fut doté d’une nef au XIIIe s., d’un chœur au XVe et d’une chapelle au XVIe siècle. L’aspect de ce monument en 1852 nous est connu par une « Description sommaire » – accompagnée d’un plan et d’une élévation – rédigée par l’architecte voyer du département. De 1873 à 1874, l’église a été profondément remaniée par l’architecte Henri Parent, grâce aux libéralités de Sosthène de La Rochefoucauld, duc de Bisaccia, et de sa femme, propriétaires du château d’Esclimont situé dans la commune. Les caractéristiques architecturales de cet édifice reflètent le goût prononcé de cette époque pour le pastiche. Son plan comprend une nef de trois travées, prolongée par un chœur également de trois travées et une abside à trois pans. L’église est flanquée, au nord, par une tour et, au sud, par un bas-côté dont l’extrémité est occupée par une chapelle de la Vierge. Une sacristie s’appuie sur le mur sud du collatéral. Il s’agit probablement d’une ancienne chapelle seigneuriale, car l’intrados de la porte est orné d’un décor Renaissance. À l’extérieur, la partie du chœur est beaucoup plus élevée que la nef. La totalité des toitures est en ardoises. Le clocher à trois étages enrichi de sculptures dans le style « troubadour » est également une réalisation de Parent ainsi que le portail de la façade ouest et celui de la façade sud    agrémenté des armoiries d’alliance La Rochefoucauld et Ligne. Lors des travaux du XIXe s., l’ancienne voûte lambrissée avec ses charpentes apparentes « sculptées de caissons, de figures humaines et de crocodiles » qui couvrait le vaisseau central a été remplacée par une voûte factice, d’imitation Renaissance. En revanche, les deux piliers en pierre supportant les trois grandes arcades séparant la nef et le bas-côté ont été préservés. Le chœur, le collatéral ainsi que la chapelle de la Vierge ont également conservé leurs voûtes d’arêtes, avec nervures en  pierre de taille. Lors de la campagne de restauration de l’église en 1874, la voûte de la nef, l’ensemble du chœur et de la chapelle de la Vierge avaient été ornés de peintures à fond bleu aux motifs d’inspiration néo-gothique. En 1971, les aménagements post­ conciliaires sacrifièrent une grande partie de ce décor mural aux couleurs particulièrement vives. Aujourd’hui, seules subsistent les peintures de la chapelle de la Vierge et certaines clefs de voûte de la nef. Les vitraux du chœur datent aussi de la restauration de l’église. À l’exception de celui du centre, illustrant le martyre de saint Symphorien, tous les autres représentent les châtelains successifs d’Esclimont avec les attributs de leur saint patron et leurs armoiries. Quelques œuvres intéressantes sont encore conservées dans l’église, tels un reliquaire de saint Symphorien en cuivre,  un  bas-relief  en  albâtre  du  XVe  s. figurant  l’Entrée  du Christ à Jérusalem et une Pietà en marbre blanc du XVIe siècle. On trouve enfin quelques dalles tumulaires d’anciens curés de la paroisse aux XVIIe et XVIIIe siècles. Pour la réfection des maçonneries, la réparation de la charpente et la couverture du bas-côté sud, la Sauvegarde de l’Art français a accordé une subvention de 100 000 F en 1999.

J.-Fr. D.

 

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