Bretagne, Morbihan (56)
Saint-Servant, Chapelle Saint-Gobrien
Édifice
Chapelle Saint-Gobrien. Sur le site de l’ancien oratoire de SaintGobrien, une chapelle fut construite vers le XIe s. et agrandie au XVIe comme en témoigne une inscription gravée sur une pierre à l’extérieur du croisillon sud. La chapelle dédiée à ce saint est orientée et en forme de croix latine. La nef unique est prolongée par un transept à larges bras et un chœur à chevet plat. Un bâtiment dit « hôpital » est accolé au mur nord et servait autrefois aux pèlerins en route vers Saint-Jacques-de-Compostelle. De la construction d’origine, seule subsiste la nef divisée au XVIe s. en deux parties égales par une grande arcade en tiers-point à gros appareillage de claveaux, retombant sur des piliers à chapiteaux simples. Le transept et le chœur, totalement repris au XVIe s., présentent le même système d’arcades. L’ensemble de l’édifice est couvert d’une charpente lambrissée, sauf le croisillon nord qui supporte un clocher et qui est voûté sur croisée d’oie. La nef qui et surmontée d’une chambre haute, jadis destinée aux malades qui venaient prier le saint, est éclairée par d’étroites fenêtre en plein cintre et fortement ébrasées percées sur le mur au nord. Les ouvertures du chœur et du transept possèdent des remplages flamboyants. Celle du croisillon sud conserve son vitrail du XVIe représentant saint Gobrien. Le remplage du chevet est formé de quadrilobe. On pénètre dans l’église par une porte ouverte dans le mur sud surmontée d’une archivolte composée de plusieurs voussures en arc brisé séparées par des tores reposant sur des colonnette à chapiteaux garnis de feuillage. Un portail latéral existe à l’extrémité du transept sud. Sa forme en anse de panier et ses décors de pilastres ornés de volutes sont caractéristiques de la Renaissance. Un troisième portail se situe à l’ouest ; il est en arc brisé er formé d’une seule voussure. Le clocher de plan carré est trapu et percé de meurtrières aménagés pour tirer à l’arc qui attestent son ancien rôle de forteresse. La nef est étayée de contrefort peu saillants, alors que les croisillons ont confortés par des butées sans retraites surmontées d édicules architecturés. Le mobilier de l’église comprend des baldaquins en bois, un bas-relief en pierre datant du XVIe s. et une statue de saint Gobrien en bois polychrome du XVe s. La chapelle et le cimetière qui l’entoure ont été inscrit à l’Inventaire supplémentaire de Monuments historiques. La Sauvegarde de l’Art Français a versé 100 000 F en 1992 pour permettre la restauration de maçonnerie, extérieures et de couverture.