Bourgogne-Franche-Comté, Saône-et-Loire (71)
Saint-Sernin-du-Plain, Église Saint-Saturnin
Édifice
La plus ancienne mention de la paroisse de Saint-Sernin-du Plain apparaît dans une charte de l’évêque d’Autun en 1055. L’église, dédiée à saint Saturnin, est régulièrement orientée. La partie la plus ancienne, constituée par la croisée du transept, pourrait remonter à la fin du XIIe ou au XIIIe siècle. Une grande campagne de travaux, à la jonction du XVe et du XVIe s., a permis l’édification du chœur, de la chapelle nord et du massif du clocher. La nef précédée d’un petit porche a été reconstruite vers 1784 par l’architecte dijonnais Guillemot ; sa voûte fut reconstruite en 1860. La dernière tranche de travaux a permis l’édification de la chapelle sud, vers 1898, et d’une petite sacristie. L’édifice est construit avec une pierre locale, le calcaire coquillais, pour les murs enduits, et en arkose pour la pierre de taille. Celle-ci est utilisée pour les chaînes d’angle et les corniches, les contreforts et les glacis des pignons ainsi que pour le corps du clocher et sa flèche. Le principal matériau de couverture est la tuile plate. La croisée du transept est divisée en trois travées inégales voûtées de berceaux: en plein cintre. Le vaisseau central communique avec sont de plan carré : seuls les grands arcs qui s’ouvrent sur la nef et sur le chœur s’appuient sur des piliers par l’intermédiaire de tailloirs chanfreinés. La chapelle nord est construite avec les mêmes caractéristiques que le chœur : baies à remplages flamboyants, contreforts à ressauts disposés obliquement, pignon saillant à deux pentes, ornées de crochets sculptés en choux, amortis en partie basse par un petit gâble triangulaire, voûtes à croisée d’ogives avec liernes et tiercerons reposant sur des culs-de-lampe. Le chœur de deux travées possède une baie axiale à trois lancettes, alors que toutes les autres baies n’en ont que deux. Le clocher appartient à cette même campagne de construction et sa modénature est en tout point semblable. La tour, de plan carré, s’appuie sur un étage aveugle cantonné latéralement par deux puissants contreforts ; une baie géminée s’ouvre sur chacune de ses faces, sans autre décoration que ses ébrasements moulurés. Une corniche saillante, terminée à chaque angle par une gargouille sculptée en forme d’animal, sert de base à la flèche octogonale. Cette flèche ornée de crochets possède à sa base de petits contreforts se terminant en glacis : ceux-ci épaulent le corps de la flèche en suivant le motif des couvertines des pignons de l’édifice. À en juger par les dimensions réduites de ·la base de la flèche, il semble probable qu’une balustrade ajourée ait complété la composition, au-dessus de la corniche de la tour. Cet ensemble est comparable aux meilleures productions de la fin du XVe s. en Bourgogne du sud, et tout particulièrement avec la magistrale flèche lancée sur la cathédrale d’Autun par le chancelier Nicolas Rolin. La nef est quant à elle bien modeste : formée de trois travées voûtées en cintre surbaissé réalisé en plâtre, elle est éclairée par de simples baies en plein cintre ; le porche ne mérite aucune mention particulière. La chapelle sud, néo-romane, n’est pas dénuée d’intérêt: deux contreforts en forme de lésènes rejoignent l’arcature de style lombard qui court à la base du pignon. La chapelle est éclairée par une baie en tiers-point. L’emploi de la tuile mécanique pour la couverture s’explique par la facilité de son transport par chemin de fer. L’église possède par ailleurs deux retables du XVIIIe siècle. La Sauvegarde de l’Art français a accordé une aide de 100 000 F en 1999 pour les travaux de couverture de la nef et du porche, pour la réfection du clocher, de la chapelle nord et du chœur.
J.- D. S.