Normandie, Manche (50)
Saint-Sauveur-de-Pierrepont, Église Saint-Sauveur
Édifice
L’ancienne église SaintSauveur est située au cœur du Parc régional des Marais du Cotentin et du Bessin, sur une butte qui domine un vaste paysage de collines et de marais. Elle dépendait de l’archidiaconé du Bauptois et du doyenné de l’abbaye de Saint-Sauveur-leVicomte. La localité tire, semblet-il, son nom d’un pont en pierre placé sur une petite rivière qui se jette dans l’Ouve et sur lequel passait la voie romaine qui allait de Cherbourg à Coutances. Le 18 juin 1940, l’édifice a été le théâtre de combats opposant les troupes de la division Rommel et les marins français chargés de retard et l’avance des troupes ennemies vers Cherbourg. Il a été en grande partie détruit en 1944 lors du débarquement. L’édifice se composait d’une nef unique de la fin du XIVe ou du début du XVe s., d’un transept saillant et d’un chœur de deux travées à chevet plat du début du XIIe siècle. Un porche en protégeait l’entrée au nord.
Le transept, la nef et le porche nord ont été rasés. Seules les ruines du chœur ont été conservées : murs sud et nord, partie basse du pignon est, éléments de la voûte d’ogive comportant un doubleau, une nervure, des départs d’autres nervures et une partie du remplissage en schiste. Ces voûtes s’apparentent à la première campagne de travaux de l’abbaye de Lessay et dateraient donc de la première moitié du XIIe siècle. Elles retombent sur des culot s ornés de masques humains et sur des colonnes tronquées, à gros tailloirs et chapiteaux à crossettes, qui se terminent par des motifs de rinceaux et des masques caractéristiques de la sculpture normande de cette époque.
Une nouvelle église consacrée en 1955 a recueilli les fonts baptismaux en pierre du XVIIe s. et un bas-relief du X IIe qui représente le Christ en majesté dans une mandorle.
Les ruines n’étaient plus entretenues depuis les années cinquante et les vestiges de la voûte menaçaient de s’effondrer ; la Sauvegarde de l’Art Français a attribué à la commune une subvention de 12 000 F pour leur consolidation en 1997.
J. M.