Normandie, Orne (61)
Saint-Pierre-la-Bruyère, Église Saint-Pierre
Édifice
L’église Saint-Pierre, relevant sous l’Ancien Régime du doyenné de Bellême, au diocèse de Sées, est située au cœur du bourg de Saint-Pierre-la-Bruyère, dans le Perche. Cet édifice comporte une nef proportionnellement assez élevée, surmontée d’un clocher en ardoise, prolongée d’un chœur de plan carré, nettement plus bas, flanqué d’une chapelle rectangulaire au sud.
La façade est épaulée par quatre puissants contreforts qui semblent dater de la fin du Moyen Âge. Elle est percée d’une porte d’entrée à linteau en anse de panier, imputable au gothique finissant. Cette porte a pris la place d’une porte romane dont l’arc en plein cintre apparaît au- dessus de l’ouverture gothique. Elle est surmontée d’une fenêtre en tiers point.
Le mur gouttereau nord est flanqué, au contact de la façade occidentale, d’une tourelle d’escalier en brique desservant les combles.
La nef a été élevée à l’époque romane, comme en témoignent les petites fenêtres en plein cintre ménagées en partie haute du mur gouttereau nord. Le clocher est porté par quatre poteaux implantés dans le volume de la nef à l’arrière du mur de façade. Les trois travées délimitées par ces poteaux sont couvertes d’une voûte de bois plâtrée plus basse que la voûte de la nef, réalisée au XVIIIe siècle. L’arc triomphal est assez réduit. Il est flanqué de deux retables en pierre finement ouvragés.
Le chœur est orné d’un grand retable en pierre à trois pans délimités par quatre colonnes, surmontés d’une corniche richement décorée, couronnée de pots à feu. Le maître-autel et les autels latéraux, de même style, ont été réalisés postérieurement à la visite épiscopale de 1706. Ils constituent un témoignage représentatif de la qualité des aménagements réalisés dans les églises percheronnes aux XVIIe et XVIIIe siècles.
Une chapelle seigneuriale, construite à la fin du XVe ou au début du XVIe s. au sud du chœur, a été transformée en sacristie entre 1701 et 1706, pour satisfaire aux observations faites lors des visites épiscopales. L’arc ouvrant sur le chœur a été muré à cette occasion.
Outre les retables, l’église compte peu de mobilier : une Vierge en pierre du XVIIIe s. (classée M.H.), des fonts baptismaux du XVIe s. (I.S.M.H.).
La Sauvegarde de l’Art français a accordé une aide de 4 000 € en 2005 pour la restauration de la toiture.
Jean-Pascal Foucher