L’église Saint-Pierre est située dans la vallée verdoyante de la Vilaine, petit affluent de l’estuaire de la Seine, en site inscrit. Elle est entourée d’un cimetière, à proximité immédiate du village. La commune a réuni en 1833 la paroisse de Notre-Dame-du-Val et celle de Saint-Pierre-du-Chatel. L’édifice est adossé au versant nord du coteau, implantation qui explique les désordres récents dus à l’humidité ; il est construit en silex et moellons de calcaire. Son plan est celui d’un long vaisseau unique, avec un léger retrait entre la nef et le choeur, terminé par un chevet plat qui daterait du XIVe s. et constituerait la partie la plus ancienne de l’église, à une période où la paroisse relevait du patronage de l’abbé de Grestain ; une sacristie à trois pans lui a été accolée à l’est. À l’ouest, une tour-clocher a été élevée au XVIIIe s. contre le mur-pignon ; elle est percée de fenêtres-meurtrières et couronnée par un petit clocher en charpente, en forme de cloche. Le chœur, épaulé par des contreforts à glacis, est éclairé par quatre lancettes en arc brisé, ornées d’un tore. Celle du chevet est divisée par un meneau. La nef, qui a été assez profondément remaniée à l’époque moderne, est éclairée de chaque côté par quatre fenêtres en plein cintre. À l’intérieur, la nef et le chœur sont couverts d’une voûte lambrissée et les murs sont enduits. En 1994, a été mis au jour, sur le mur sud du chœur, un décor polychrome de fausses coupes de pierres dans lesquelles s’inscrivaient les initiales MA (Maria) et JHS (Jésus sauveur des hommes). Les plus anciennes pourraient dater des XVIe ou XVIIe s., cependant une partie notable de ce décor avait été reprise au XIXe siècle. Un mobilier important est conservé dans l’église, et d’abord une monumentale statue de saint Pierre en bois du XVIIIe siècle. Douze torchères de la confrérie de Charité datent également de ce siècle. Les fonts baptismaux, de forme octogonale, dateraient du XVIe s., ainsi qu’une statue de Vierge à l’Enfant provenant de l’église Notre-Dame-du-Val. Des statues du XVIIe s. sont consacrées à saint Pierre, saint Firmin de Grestain, saint Sébastien. L’autel, le tabernacle et le Thabor, ainsi que la croix d’autel sont plus tardifs ( deuxième moitié du XVIIIe siècle). Les vitraux sont l’œuvre des peintres verriers rouennais, Louis Massa et Lepetre.
L’édifice avait été fermé en 2006 : en effet, ses murs très enterrés étant exposés au ruissellement des eaux de pluie, toutes les structures en bois, y compris la voûte lambrissée, le sol, les lambris d’appui et les bancs, avaient été attaqués par la mérule. La commune a fêté la réouverture de l’église en juin 2008, à l’issue d’importants travaux d’assainissement pour lesquels la Sauvegarde de l’Art Français a octroyé une aide de 10 000 € en 2008.
Françoise Bercé