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Statut
Souscription fermée

Implantée sur une terrasse au milieu du cimetière, l’église Saint-Pierre domine la vallée de la Charentonne, à proximité d’un château édifié aux XVIIe et XVIIIe siècles à l’emplacement d’une ancienne tour de guet.

C’est un édifice rectangulaire d’origine romane, placé sous le patronage du seigneur du lieu, d’une longueur de 30 m et couvert en tuile plate. La nef, qui conserve dans le mur sud des vestiges des parements en grison du XIIe siècle, a été presque entièrement reconstruite en 1833 en silex et en brique, de même que la façade à fronton d’inspiration néoclassique. Le chœur, plus élevé, a été totalement réédifié au XVIe siècle, en bandes horizontales de pierre, de silex grossièrement taillés bruns et noirs et de grison de réemploi. Il est percé de baies en tiers point au nord et au sud. La grande fenêtre du chevet plat a été murée en 1749, vraisemblablement lors de l’installation du retable de l’autel majeur. Une grande sacristie en brique a été ajoutée au XIXe siècle perpendiculairement au mur nord du chœur, occultant l’une des baies. Des contreforts en brique ont été implantés dans les années 1890 pour éviter l’écartement des murs gouttereaux du chœur.

Situé autrefois entre le chœur et la nef et transféré au XIXe siècle à l’extrémité ouest de l’ édifice, le clocher carré à flèche octogonale est couvert en essentes de châtaignier et surmonté d’une croix sommitale du XVe ou du XVIe siècle. En 2001, il a été reconstruit à l’identique et la couverture de la nef refaite à la suite de la chute de la flèche lors de la tempête de décembre 1999. Il renferme deux cloches, l’une de 1717 par Aubert, l’autre de 1749 par Simonnot qui provient de l’ ancienne église Saint-Martin détruite avant 1831.

L’intérieur en légère pente vers l’ouest est couvert d’une voûte lambrissée en bois, à décor peint au XIXe siècle d’ un ciel étoilé dans le chœur et d’inscriptions sur fond bleu à l’arc triomphal. Ce décor et l’ensemble des réfections de l’église ont été largement financés par l’abbé de Morlac, curé de la paroisse pendant plus de cinquante-trois ans, qui y consacra la somme de 32 000 F de l’époque. Une tribune surmonte l’entrée de la nef sous le clocher soutenu par deux forts sommiers qui reposent sur des souches en maçonnerie. Au fond du chœur, un monumental retable du XVIIe siècle encadre une toile représentant le Christ descendant parmi les Apôtres. D’après l’abbé Porée, historien normand, il proviendrait de l’abbaye de Bernay. Deux autels latéraux de la même époque complètent la perspective.

La statuaire est représentée par un saint Pierre du XVe siècle et surtout par un magnifique groupe en bois de saint Martin donnant la moitié de son manteau, du XVe siècle.

En 2013, la Sauvegarde de l’Art Français a attribué une aide de 11 000 € pour la restauration des contreforts, du pignon ouest du chœur, la restauration du beffroi et de sa charpente, des maçonneries du mur sud et des vitraux de la sacristie, puis en 2014, 2000 € pour des travaux complémentaires du remplacement du paratonnerre et en 2016, 7 000 € pour la restauration du tabouret du clocher et de la couverture nord du chœur.

Serge Aubé

Arch. dép. Eure : Abbé Jean Porée, Broglie et autres communes (notice manuscrite). M. Baudot, « Les églises des cantons de Broglie et Thiberville », Nouvelles de l’ Eure, no 23, printemps 1965. M. Mesnil, « La reconstruction de la flèche
de l’ église de Saint-Pierre-de-Cernières », Monuments et Sites de l’ Eure, 2002.

Le projet en images