Provence-Alpes-Côte d’Azur, Alpes-de-Haute-Provence (04)
Saint-Paul-sur-Ubaye, Église Saint-Sébastien
Édifice
La commune compte sur son territoire escarpé six églises et dix chapelles. L’église du hameau de Mélèzen, dédiée à saint Sébastien, occupe un site spectaculaire dans la vallée haute de l’Ubaye, à 1500 m d’altitude, près de la route du col de Vars. Elle a succédé à un sanctuaire plus ancien, dont l’emplacement est signalé par le clocher, de type alpestre tardif, qui se trouve maintenant isolé à 10 m environ de la façade. Son dernier étage et la flèche assez mesquine ont été remontés au XIXe siècle. La vallée de Barcelonnette avait beaucoup souffert des guerres entre la France et le Piémont au XVIIe s. et au début du XVIIIe.
L’église actuelle a été construite entre 1773 et 1785, date de sa consécration. Elle offre un vaisseau agréable de style classique, égayé par une peinture claire, avec des éléments en simili-marbre. Il se compose de trois travées et d’un chœur rectangulaire (longueur totale 26 m, largeur 6 m). Une voûte en berceau à lunettes a permis d’ouvrir dans chaque travée une fenêtre en haut du mur gouttereau, du côté gauche uniquement. Le chœur est couvert d’une petite coupole. Des doubleaux et des pilastres plats sur dosserets rythment les travées. Des pilastres en guise de contreforts leur correspondent sur les murs gouttereaux à l’extérieur. Un entablement court sous la voûte. On peut établir des comparaisons avec la grande chapelle des Pénitents à Saint-Paul même.
La rigueur du climat a imposé à la façade une certaine sévérité : peu d’ouvertures et limitées. Le petit oculus percé dans le pignon est destiné à éclairer le comble. On a fait en outre déborder largement l’avant-toit afin de protéger les murs, notamment au-dessus de l’entrée, orientée au sud. Le cimetière s’étend contre le mur ouest.
À noter deux tableaux représentatifs de l’art populaire : la Vierge à l’Enfant entre saint Antoine de Padoue et sainte Lucie, daté de 1653 ; le Martyre de saint Sébastien, daté de 1784, qui sert de tableau du maître-autel.
La Sauvegarde de l’Art français a versé en 2002 une subvention de 12 958 € qui a permis d’entreprendre des travaux indispensables : drainage au pied des murs, réfection complète de la couverture typique du clocher et de l’église en bardeaux de mélèze.
J. Th