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L’église porte un vocable qui mérite un court commentaire. C’est celui d’un ermite assez obscur, Pardulphe ou Pardoux, qui était originaire du village de Sardent, à une quinzaine de kilomètres au sud de Guéret. Une vie légendaire, dont la dernière rédaction, vers 1100, est due à Yves, prieur de Cluny, lui attribue la fondation de l’abbaye de Guéret au début du VIIIe s. à l’initiative du comte de Limoges Lanterius. Celle-ci fut détruite au siècle suivant et tomba après sa restauration au rang de simple prieuré de Saint-Savin-sur-Gartempe. Pardoux mourut en odeur de sainteté le 6 octobre 737. D’après le chroniqueur Geoffroy de Vigeois, ses reliques auraient été transportées lors des invasions normandes à Sarlat, puis dérobées en faveur de l’église d’Arnac (Corrèze), prieuré de Saint-Martial de Limoges au XIe s., avec la complicité de Guy de Lastours. Cependant Guéret en a toujours conservé. La fête de saint Pardoux figure dès le Xe s. dans les livres liturgiques, mais elle n’a pas été adoptée par le martyrologe romain. Nombre de paroisses lui sont dédiées dans un vaste rayon  autour de Guéret, jusqu’en Périgord, et vingt-deux communes portent son nom. L’église de Saint-Pardoux était sous le patronage de l’abbaye de Déols. Elle est signalée dans une charte de 1157 : « Parrochia Sancti Pardulphi novi« . Elle présente le plan habituel : un vaisseau unique de trois travées,la dernière, un peu plus étroite et terminée par un mur droit, tenant lieu  de  chœur  (long. totale  : 17,50 m; larg. de la nef: 5,30 m). Un berceau brisé couvre le tout. L’arc doubleau oriental retombe sur des colonnes engagées qui bénéficient de chapiteaux à crochets ; l’a utre sur des piliers rectangulaires qui se contentent d’une simple imposte moulurée. Le chœur porte une date de réparation: 1857; il a reçu un décor de peintures modernes. Une chapelle moderne ouvre au nord sur la nef au niveau de la deuxième travée. L’édifice est monté en moyen appareil régulier. Les murs goutterots ont conservé une corniche à modillons sculptés. On remarque au sud, ouvrant sur la première travée, un portail particulièrement ouvragé. Les nombreuses voussures toriques en cintre brisé retombent sur des colonnettes dotées de chapiteaux formant une frise qui se prolonge de chaque côté sur le nu du mur ; des masques humains décorent la face intérieure des jambages et d’autres reçoivent le bandeau d’encadrement. Ce type de portail et les chapiteaux : de la nef permettent de situer la construction  au  XIIIe siècle. La façade occidentale,  calée  par de puissants contreforts, se termine par un clocher-arcade dont subsiste le large fronton triangulaire, avec ses rampants moulurés de tores et ses deux baies en cintre brisé. On lui a substitué tardivement un clocher coiffé d’une flèche en charpente. La Sauvegarde de l’Art français a accordé en 1999 une aide de 95 000 F pour le ravalement extérieur et intérieur de l’édifice.

J.Th.

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