Nouvelle-Aquitaine, Charente-Maritime (17)
Saint-Palais-de-Négrignac, Église Saint-Palais
Édifice
Église Saint-Palais. La commune de Saint-Palais est située dans un paysage vallonné de landes et de bois où coule le Lary. L’église, qui représente dans cette région un exemple relativement rare de style gothique, a conservé une certaine homogénéité malgré des transformations sensibles, imparfaitement datées. Aux XIe et XIIe s. il existait à Saint-Palais un prieuré-cure dépendant de l’abbaye Saint-Romain de Blaye (Gironde) ; cependant, la construction de l’église actuelle peut être datée des XVe et XVIe siècles. La longueur de l’édifice est de 34 mètres. Le plan se compose d’une nef unique de trois travées, d’un chœur à chevet droit de deux travées et d’une chapelle s’ouvrant au nord de la première travée de chœur. Au sud de la croisée, une chapelle très peu profonde a été parfois regardée comme un bras sud de transept. Une sacristie a été élevée au sud de la travée droite du chœur.
L’église est construite en grison, la couverture est en tuile creuse.
Dans le mur-pignon occidental s’ouvre un portail de style flamboyant : il est cantonné de deux pinacles et s’inscrit sous un arc en accolade très aigu, dont la pointe est sommée d’une belle croix sculptée. La partie haute du mur, reconstruite au XIXe s., est ornée d’une niche. L’élévation extérieure de l’église est dominée par le clocher carré, couvert d’une toiture plate à quatre pans, de type saintongeais ; il s’élève au-dessus de la travée orientale de la nef. On y accède par un escalier situé au sud, dans une tourelle aveugle de plan carré. Des baies géminées éclairent la partie haute de ce clocher qui est séparée de la partie basse par un cordon en fort relief reposant sur des consoles sculptées, assez altérées. La façade, le chevet et la chapelle nord sont soutenus par des contreforts d’angles très saillants.
Les ouvertures semblent avoir été remaniées au XIXe siècle. Du côté sud de la nef ont été percées des fenêtres meurtrières, tandis que le chœur est éclairé au nord et au sud par des fenêtres trilobées à deux lancettes. La baie axiale en arc brisé, assez large, pourrait dater du XVIe siècle. Un cordon en larmier court à mi-hauteur des contreforts du chevet et en partie basse de la fenêtre.
Le volume intérieur donne une impression d’homogénéité en raison de l’unité du voûtement sur croisées d’ogives et des proportions à peu près identiques des différentes travées : cependant les chapiteaux à feuillages de la travée orientale de la nef, les remplages des fenêtres du chœur et le profil des arcs pourraient confirmer l’hypothèse d’un état datant du XIIIe s., antérieur aux modifications de la fin du Moyen Âge. La chapelle nord semble plus tardive, notamment en raison du décor de sa clé de voûte portant des armes entourées d’enroulements de cuir, ainsi que des pilastres à base toscane aux angles nord-est et nord-ouest. Une coquille Saint-Jacques tardive orne la retombée de l’un de ces arcs.
Une litre funéraire court dans l’édifice du côté nord. Lors des travaux récents de restauration ont été dégagés des restes de peintures martelées sur le mur nord de la chapelle nord et sur le mur sud de la chapelle sud. Il semble qu’il s’agisse de décors du XVIIIe s. figurant des autels. Les vitraux datent du XIXe siècle : celui de la fenêtre d’axe représente saint Palais, le vitrail de la fenêtre nord de l’abside est consacré à sainte Thérèse de l’Enfant Jésus.
Le voûtement de l’édifice nécessitait des reprises et des renforcements, notamment au niveau de la travée du clocher, tandis que les murs devaient être assainis : la Sauvegarde de l’Art français a accordé une aide de 14 000 € pour ces travaux en 2008.
Françoise Bercé