L’église paroissiale dédiée à saint Nicolas a été construite de 1775 à 1777 pour remplacer un édifice sans doute d’époque romane et dans un état de délabrement avancé. Le financement en a été assuré par le legs d’un marchand du pays, André Barriot, et par de nombreux autres dons, avec le soutien des jésuites de Chambéry. L’architecte Quénot en a fourni dès 1771 les plans, quelque peu modifiés dans la réalisation. Ce Quénot était peut-être un descendant de François Quenot ou Guenot, sculpteur et architecte, ingénieur des travaux du duc de Savoie au XVIIe siècle.
L’édifice est un bel édifice de style rocaille. Le plan de croix latine comporte une nef de deux travées, un transept aux bras peu développés dont les angles sont amortis, une travée droite de chœur, un chevet qui reprend le plan courbe des bras du transept ; le chœur communique au nord avec la sacristie, au sud avec la salle basse du clocher.
En élévation, les pilastres définissent les travées, soulignent l’articulation des volumes et répondent aux faux arcs-doubleaux des voûtes d’arêtes. Les fenêtres sont placées très haut au-dessus de la corniche dans les lunettes des voûtes. Une tribune occupe presque entièrement la première travée de la nef, sa balustrade en trois pans couronne le triple passage voûté par où l’on pénètre dans l’édifice.
Le voûtement en moellons enduits est conçu selon le principe des voûtes d’arêtes entre doubleaux. Les cantons de forme triangulaire sont soulignés par de fausses ogives plus complexes dans les absides du transept et du chœur, et surtout à la croisée du transept où elles reproduisent l’aspect de la voûte d’ogives à liernes et tiercerons, si fréquente dans les édifices des XVe et XVIe siècles.
Extérieurement l’édifice reste très sobre. Une porte occidentale en plein cintre s’ouvre en haut d’un long perron, entre deux pilastres qui supportent un fronton courbe ouvert encadrant la niche prévue pour la statue de saint Nicolas. La date de 1775 reste inscrite sur l’entablement. Au-dessus, une fenêtre semble annoncer, par sa forme supérieure trilobée, le plan approximatif de l’église.
La tour carrée du clocher, implantée au sud du chœur, est aveugle dans une bonne partie de sa hauteur, ouverte au niveau du beffroi par quatre baies géminées, placées en retrait sous une archivolte brisée. Les fines et élégantes colonnettes de ces baies contrastent avec la rudesse des étages inférieurs de la tour. Une flèche d’ardoise se superpose à un petit dôme et un lanternon octogonal.
Le décor intérieur de l’église est somptueux : trois magnifiques et hauts retables remplissent les trois absides. Le maître-autel avec ses six colonnes torses et son baldaquin abrite le tabernacle de bois doré. Les deux autels latéraux, protégés par de simples dais, présentent, entre des colonnes torsadées ou cannelées, l’un une peinture du Christ visitant les limbes et l’autre une niche pour la statue de la Vierge, le tout dans une profusion d’or, de statues, de couleurs vives, d’éléments de rocaille multiples. Les décors peints des voûtes datent du XIXe s. et complètent l’harmonie de l’ensemble.
La Sauvegarde de l’Art français a accordé en 2001 une aide de 30 490 € pour les travaux de stabilisation et de consolidation des maçonneries.
Ph. Ch.
Bibliographie :
Arch. Sauvegarde de l’Art français : G. des Grandchamps, « Étude préliminaire » (dactylographiée).
- Delalonde, L’église de Saint-Nicolas-la-Chapelle, Annecy, 1991.
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